La 10è édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP) a officiellement ouvert ses portes, ce 18 octobre, à Ouagadougou. Cette édition, placée sous la présidence du chef du parlement de la Transition (ALT), Ousmane Bougouma, abordera le thème « Médias, conflits et cohésion sociale en Afrique ».
À l’ouverture de cette édition, un hommage a été rendu à des « défenseurs émérites » de la liberté d’expression et de la presse. Me Alidou Ouédraogo et Jean Claude Méda du Burkina, et Pr Karikari Kwamé du Ghana ont reçu des trophées pour leur engagement dans la défense de la liberté d’expression et de la presse. Le Comité d’organisation de la 10ème édition du FILEP a élevé M. Jean Claude Méda en qualité d’ambassadeur de la liberté de la presse.
La Namibie est l’invitée d’honneur de cette édition. Ce pays de la partie Sud de l’Afrique a été désigné par Reporters sans Frontières (RSF), ces cinq dernières années, comme leader en matière de liberté de la presse en Afrique. Il est présent au festival avec une délégation de huit personnes, conduite par son vice-ministre de la Communication.
Le président du Comité d’organisation, Inoussa Ouédraogo, est revenu sur ce qu’il qualifie d’«environnement sociopolitique et sécuritaire difficile » dans lequel travaillent les médias et les journalistes. Pour lui, par ailleurs président de la Société des éditeurs de la presse privée (SEP), le contexte dans lequel évoluent les médias est marqué par « des restrictions multiformes, des intimidations, des menaces de mort, des restrictions et violation du droit d’accès à l’information, des fermetures de médias ».
Il évoque également le récent projet de loi au Burkina qui veut que le président du Faso choisisse le président du Conseil supérieur de la Communication.
Depuis 2013, le président du CSC a toujours été, dit-il, le candidat désigné par le président du Faso. Sauf en 2022 où le candidat de l’ancien Président du Faso, Paul Henri Sandaogo Damiba n’est pas passé à l’issue des élections. « Est-ce cela qui justifie le fait que l’Exécutif ne veuille plus que le président du CSC soit élu par ses pairs? », s’interroge Inoussa Ouédraogo.
« Permettre que le président du Faso nomme le président du CSC sera un grave recul », a-t-il déclaré. Il invite le président de l’Assemblée législative de transition (ALT) à « mesurer le poids historique d’un tel recul dans un contexte de transition censé être la période des réformes progressistes et audacieuses ».
» La Représentation nationale est consciente des difficultés des journalistes et des médias. La situation économique des entreprises de presse, avant même la crise sécuritaire, était très difficile », a relevé le président de l’Assemblée législative de transition.
« Au parlement de Transition, vous avez des défenseurs de votre cause. Nous nous ferons votre porte-voix auprès de l’Exécutif et dans toutes les instances africaines et internationales auxquelles nous avons encore accès », a-t-il promis.
200 festivaliers venus de 33 pays d’Afrique, d’Europe, et d’Amérique participent, du 14 au 23 octobre, à cette 10è édition du FILEP. Au menu, des thématiques sur les rapports entre les médias et les conflits en Afrique subsaharienne.