La dernière épidémie de dengue au Burkina Faso remonte à 2017. Elle avait enregistré 15 074 cas suspects dont 8 768 cas probables et 36 décès. Depuis le mois d’août 2023, l’épidémie de dengue s’est de nouveau déclenchée, enregistrant sur le territoire burkinabè, 65 774 cas suspects , dont 27 540 cas probables et 274 décès, selon le bulletin épidémiologique hebdomadaire du 22 octobre 2023.
La dengue est une maladie qui se manifeste comme le paludisme. Les signes peuvent être de forts maux de tête, une montée de fièvre et des douleurs au niveau des muscles. Elle peut entraîner des vomissements, des vertiges et des insomnies. Les cas compliqués peuvent se manifester avec des saignements. Elle est transmise par le moustique Aedes.
Au cours de la semaine quarante deux (S42) de l’année 2023, soit du 16 au 22 octobre , 14 296 cas suspects de dengue dont 6 038 cas probables et 60 décès ont été notifiés par l’ensemble des structures sanitaires du pays. Les cas probables de dengue ont été notifiés principalement par les régions du Centre et des Hauts-Bassins, respectivement de 4145 (68,6%) et 986 (16,3%) du total des cas probables.
Malgré cette flambée des cas, pour Dr Daniel Yerbanga, directeur régional de l’hygiène publique du Centre, on ne peut pas dire que la maladie a atteint son pic épidémiologique dans cette région. « On dit que l’épidémie est à son pic quand nous constatons le point le plus culminant et une décroche. Nous n’avons pas encore la décroche. Nous sommes toujours en train de suivre la tendance évolutive. C’est lorsqu’on va constater que la courbe commence à fléchir, qu’on peut détecter le pic épidémiologique. Pour le moment, semaine après semaine, le nombre de cas augmente », affirme-t-il.
Mesures prises pour stopper la maladie
Le ministère de la Santé, pour endiguer l’épidémie, a mis en place, ces dernières semaines, plusieurs stratégies. Ce sont, entre autres, la pulvérisation spatiale et la gratuité des Tests de diagnostic rapides (TDR). D’autres actions ont été menées et sont en cours selon le directeur régional de la Santé et de l’hygiène publique de la région du Centre. « Il y a eu des actions de sensibilisation, en mettant notamment à contribution les leaders communautaires, des associations de commerçants, des responsables des marchés et yaars et des associations de femmes », déclare Docteur Daniel Yerbanga.
La Brigade verte de Ouagadougou sera également formée dans les jours à venir, afin de participer à détruire ou à combler des espaces qui peuvent constituer des gîtes larvaires dans la ville de Ouagadougou.
Si vous cherchez les TDR dans les CSPS, vous n’allez pas les trouver
Le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a annoncé, le 17 octobre dernier, la gratuité des tests TDR de la dengue, jusqu’à la fin de l’épidémie. Certaines informations font cas de la rupture des tests TDR dans les centres de santé.
Dr Daniel Yerbanga est formel. Il n’y a pas de rupture. « Les centres médicaux nommés dans la note ont été dotés en TDR et nous suivons chaque jour la disponibilité de ces TDR. En dehors de ça, on a enrôlé certains gros CSPS pour leur donner les TDR parce qu’on sait que l’affluence est importante », affirme-t-il.
En effet, selon le ministère de la Santé, la gratuité des tests de diagnostic rapide TDR de la dengue concerne les « structures sanitaires publiques, notamment les Centres hospitaliers universitaires (CHU), les Centres hospitalier régionaux, les Centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMA) et les Centres médicaux (CM) ».
Cependant, des mesures sont prises selon le directeur régional de la santé et de l’hygiène publique, pour assurer la disponibilité des tests TDR dans les CSPS
Éviter à tout prix l’automédication
Pour stopper l’épidémie de dengue, la première action est de détruire les gîtes larvaires. Chaque citoyen est appelé à mener des actions d’hygiène et d’assainissement autour de lui. « Évitons l’eau stagnante, l’écoulement de l’eau autour de nos concessions », insiste le Dr Daniel Yerbanga.
Par ailleurs, en cas de symptômes, le patient doit immédiatement se rendre dans un centre de santé. « Le nombre de décès augmente parce que généralement, on voit les gens tard et quand c’est tard, l’organisme commence déjà à souffrir, donc c’est difficile », insiste le Directeur régional de la santé et de l’hygiène publique du Centre.
« Le traitement donné dans les centres de santé permet d’éviter que la maladie évolue vers ses formes les plus graves. Ce sont des traitements qui calment la douleur et qui renforcent le système immunitaire. Ce n’est pas un traitement spécifique pour guérir la maladie », explique-t-il. Il faut éviter l’automédication, qu’elle soit moderne ou traditionnelle. Les médicaments à proscrire sont les anti-inflammatoires car ils favorisent les cas d’hémorragies.
La dengue est due à un virus ayant 4 sérotypes : DEN-1, DEN-2, DEN-3 et DEN-4. La guérison entraîne une immunité à vie contre le sérotype à l’origine de l’infection. La maladie touche tous les âges de la vie.