Dans un communiqué rendu public ce soir, la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) déclare avoir appris « sans grande surprise », que le MPSR2 procède, en ce moment, à des « réquisitions massives de ses membres pour le front ». Elle appelle ses militants à se mobiliser pour s’y opposer.
Selon ce collectif d’organisations syndicales, les personnes visées par les réquisitions font partie de ses membres et des organisations de la société civile qui avaient annoncé l’organisation d’un meeting le 31 octobre dernier.
Ce meeting, suspendu à la dernière minute, suite à une demande de l’autorité communale, s’inscrivait dans le cadre de la commémoration de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et de la résistance au coup d’État de septembre 2015.
« Outre les responsables et militants de ces organisations, nous avons aussi appris que des journalistes et hommes politiques ont été réquisitionnés », indique le communiqué de la CGT-B.
Le collectif syndical dénonce « un acharnement du gouvernement contre des citoyens ».
« Au regard du profil des personnes réquisitionnées, on note un acharnement contre des citoyens ayant exprimé des opinions critiques vis-à-vis des autorités de la transition et une instrumentalisation du décret (…) portant mobilisation générale et mise en garde », relève le collectif.
Selon la CGT-B, ces réquisitions ne sont rien d’autres qu’une mesure punitive : « On assiste, de fait, à une application punitive et sélective de ce décret comme moyen de répression et de musellement des citoyens qui ne font pas les éloges du Capitaine Ibrahim Traoré.
Pour elle, « l’utilisation du décret sur la mobilisation générale et la mise en garde pour dissuader les voix discordantes est une banalisation dudit décret ».
Le collectif CGT-B dénonce « ces réquisitions arbitraires qui violent l’esprit et la lettre du décret ci-dessus rappelé et appelle ses structures, ses militants(es), ses sympathisants(es), les démocrates sincères et les progressistes du Burkina Faso à se mobiliser pour s’opposer à leur opérationnalisation », conclut le communiqué.
Dans la foulée, l’on apprend que des membres du mouvement « Le Balai Citoyen », notamment Bassirou Badjo et Rasmané Zinaba, ont été réquisitionnés.
Dans la mi-journée, le journaliste Issaka Lingani a annoncé sur un plateau de télé avoir été réquisitionné pour servir au front.
Le journaliste Yacouba Bama, le Docteur Daouda Diallo du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), Gabin Korbéogo de l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ), le président du parti « Le Faso Autrement », Ablassé Ouédraogo, sont aussi mentionnés parmis les personnes réquisitionnées.
L’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Newton Ahmed Barry, a, lui, annoncé via les réseaux sociaux, avoir appris que ordre a été donné de perquisitionner son domicile à Ouagadougou.
Selon Rasmané Zinaba, 12 personnes au total sont concernées par ces nouvelles réquisitions.
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