Les organisations syndicales ont souhaité, le 6 novembre, que la rencontre annuelle entre l’Exécutif et les syndicats soit reportée. Raison invoquée : le contexte marqué par des « atteintes » à la liberté d’expression nest pas favorable à une telle rencontre. Le lendemain, 7 novembre, le ministre de la Fonction publique réagit. Dans une correspondance adressée aux Secrétaires généraux des centrales syndicales et des syndicats, il dit en prendre acte.
« J’ai transmis le même jour votre requête au Premier ministre, président de ladite rencontre.(…) Sur instruction du Premier ministre, je vous informe que le gouvernement prend acte de votre demande de report », indique-t-il.
Le ministre de la Fonction publique exprime sa reconnaissance à l’endroit des syndicats « pour l’esprit qui a prévalu à nous en informer quelques heures avant l’ouverture de la rencontre ».
Dans sa correspondance, le ministre d’État rappelle que « la préparation de la rencontre gouvernement/organisations syndicales est un processus qui a débuté après l’examen minutieux de votre cahier de doléances de 2022 en Conseil de cabinet le 25 avril 2023 ».
Après cette session du Conseil de cabinet, ajoute le ministre, par ailleurs ancien Secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), « les réponses du gouvernement vous ont été transmises par Son Excellence Monsieur le Premier ministre, au cours d’une cérémonie officielle le 27 juillet 2023. Ensuite, le 22 août 2023, vous avez fait parvenir vos appréciations au gouvernement; ce qui devrait permettre la tenue de la rencontre ».
L’objectif de cette rencontre, selon le ministre, est « d’examiner les doléances et préoccupations des organisations syndicales de travailleurs, de formuler des propositions et recommandations pour la recherche de solutions aux préoccupations des travailleurs, de contrôler et de suivre l’état d’exécution des accords conclus lors des négociations gouvernement/organisations syndicales de formuler toutes suggestions dans le sens de l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs et de faire toutes propositions pour l’amélioration du climat social dans les entreprises ».
Engagement
« Le gouvernement de la Transition s’engage à poursuivre la mise en œuvre des engagements pris et reste disponible pour l’examen de nouvelles requêtes dans le sens de l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs », précise le ministre d’État.
« Je profite, par la même occasion, saluer tous les efforts et les sacrifices consentis par l’ensemble des travailleuses et des travailleurs pour accompagner la Transition dans ses actions de reconquête du territoire à travers la lutte acharnée contre le terrorisme », confie le ministre Bassolma Bazié.
Il espère des structures syndicales de l’attente un retour des organisations syndicales à « cette rencontre statutaire en fonction de votre appréciation de l’évolution de la situation ».
La rencontre annuelle entre le gouvernement et les syndicats était prévue ce mardi 7 novembre. Les Secrétaires généraux des centrales syndicales et des syndicats autonomes ont demandé son report. Raison invoquée : préparation inachevée de la rencontre.
Dans sa correspondance, les structures syndicales ont justifié leur demande de report par « une préparation inachevée de la rencontre » Selon les organisations syndicales, le non achèvement des préparatifs de la réunion est liée au « contexte national ». Ce contexte, expliquent-elles, est marqué par « des mesures répressives contre tous ceux qui émettent des avis critiques sur la gestion du pouvoir dont des responsables d’organisations qui ont appelé à la tenue d’un meeting le 31 octobre 2023 ».
Par ailleurs, les centrales syndicales avaient dénoncé le fait que des menaces soient proférées, aujourd’hui, contre des responsables syndicaux.
« De toute évidence, ce contexte ne garantit pas un climat serein de négociation qui implique une liberté d’expression et d’opinion », avaient-elles conclu.