A l’issue du verdict sur l’affaire dite « guérisseuse de Komsilga », les avocats des prévenus se disent insatisfaits de la décision. Ils n’écartent pas la possibilité de faire appel.
Le tribunal a décidé de condamner Larissa Nikiema dite « Adja de Komsilga » à 36 mois de prison et à payer une amende d’un million FCFA, le tout assorti de sursis. Les huit autres prévenus sont condamnés à une peine d’emprisonnement de 48 mois et à une amende d’1 million FCFA, le tout assorti de sursis. Me Christophe Birba, l’un des avocats des prévenus reste sur la position de sa plaidoirie : il n’y a pas d’infractions constituées à l’égard de Larissa Nikiema, dit-il. « Nous avons eu l’occasion d’expliquer au tribunal et à tous les acteurs qu’elle n’avait jamais incité à séquestrer, qu’elle n’avait jamais incité à donner des coups et blessures », déclare-t-il. « Tous les prévenus ont indiqué qu’ils n’avaient jamais reçu d’instruction de séquestrer le monsieur (Hamidou Kanazoé, Ndlr). Le monsieur lui-même, la victime, qui a eu l’occasion de parler à Adja, est venu à la barre et a dit qu’il n’a pas entendu Adja instruire de l’arrêter, de l’enlever, de le séquestrer, de le détenir », insiste Me Christophe Birba.
« Il n’y avait pas d’infraction de séquestration »
Les huit autres prévenus étaient poursuivis pour « séquestration, coups et blessures volontaires, atteinte à la vie d’autrui ». Pour Me Birba, l’infraction de séquestration qui leur est reprochée n’est pas constituée. « La séquestration n’est pas vraiment définie dans le code pénal, de telle sorte que le juge avait la liberté d’interpréter, d’aller dans tel sens ou dans tel autre. Quand c’est comme ça, en droit, le tribunal relaxe parce que le juge n’a pas la possibilité de préciser des éléments constitutifs que le législateur n’a pas précisé », explique Me Birba.
Pour lui, quand la loi est floue, lorsqu’elle prête à confusion, le juge s’abstient. Me Birba est cependant satisfait sur un point : « nous nous réjouissons tout de même du fait que le tribunal nous ait suivis sur le fait qu’il fallait assortir la décision de sursis », déclare-t-il.
Les avocats de la défense trouvent la décision du tribunal « lourde ». Le verdict étant tombée tard dans la nuit du 6 septembre après plusieurs heures de débats, ils évoquent la possibilité de faire appel, à tête reposée, avec leurs clients. « Comme il se fait tard, nous allons échanger avec nos clients pour leur dire qu’ils ont la possibilité de faire appel », soutient Me Birba. Affaire à suivre.