Le procès sur l’affaire dite « guérisseuse de Komsilga » s’est ouvert ce 9 août au tribunal de grande instance Ouaga 2. D’un commun accord, les parties ont décidé du renvoi du dossier. Le débat a porté sur la liberté provisoire des 9 prévenus dont Larissa Nikiema, « la guérisseuse de Komsilga ».
Ils sont poursuivis pour « séquestration, coups et blessures volontaires avec préméditation et atteinte à la vie d’autrui ». La victime, présentée dans la fameuse vidéo en train d’être torturée, est également présente, en compagnie de membres de sa famille. Après l’accord relatif au renvoi du procès, les avocats de la défense se sont évertués à demander au tribunal une liberté provisoire pour leurs clients.
« Nous ne formulons pas cette demande de mise en liberté provisoire parce que nous pensons qu’il y a des prévenus au-dessus de la loi », a martelé un avocat de la défense.
Les plaidoiries se sont axées sur le côté « humanitaire ». Les avocats ont brandi des photos de tombes, creusées après le départ de Larissa Nikiema de son site de Komsilga. « Vous avez des images de tombes fraîchement érigées. Des personnes sont décédées et il y en aura toujours si elle ne retrouve pas vite son site », affirme Me Birba. « Même si la mort est inéluctable, il ne faut pas que nous ayons la mort de quelqu’un sur notre conscience », a-t-il ajouté.
« Nous savons tous que c’est une guérisseuse. Sur le site, il y a des milliers de personnes qui attendent d’être soignées. Rien que pour cet état de faits, au regard du degré de responsabilité qu’elle a, au regard des personnes qu’elle a sous sa coupe, votre juridiction peut procéder à sa mise en liberté provisoire », ajoute un autre.
Le procureur, à la fin des plaidoiries des avocats de la défense, n’a pas trouvé d’objection. Au regard des « vies des malades sur le site de Larissa Nikiema », il a penché en faveur de sa mise en liberté provisoire.
La victime, elle, déclare être d’accord avec ce qui sera décidé.
Le tribunal a finalement décidé de rejeter la demande de mise en liberté provisoire. Le procès est prévu le 23 août prochain.