Depuis hier, Me Guy Hervé Kam est cité dans un nouveau feuilleton judiciaire. Arrêté en janvier dernier puis libéré le 10 juillet, le coordonnateur du mouvement Servir et non se servir (SENS) a été entendu ce jeudi par le Tribunal militaire de Ouagadougou. Il a par la suite été gardé à vue à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) pour une (nouvelle) affaire présumée de tentative de déstabilisation. Dans une déclaration datée de ce 1er août, son organisation politique, le SENS, dénonce un acharnement politico-judiciaire contre Me Guy Hervé Kam. Et interpelle les autorités “pour qu’elles cessent leurs harcèlement et acharnement contre (son) Coordonnateur national”.
“Déclaration du mouvement SENS sur l’acharnement politico judiciaire contre Maître Guy Hervé Kam.
Le 24 janvier 2024, le coordonnateur national du Mouvement SENS, Maître Guy Hervé Kam a été enlevé par des agents se présentant comme relevant de la sûreté de l’Etat et séquestré depuis lors pendant plus de 4 mois. Le 29 mai 2024, au détour d’un simulacre indécent de libération, il a été transféré à la Section de Recherches de la Gendarmerie de Ouagadougou.
Le lendemain 30 mai 2024, il a été présenté au juge d’instruction du Cabinet N°2 du tribunal militaire de Ouagadougou, qui l’a mis en examen pour complot et association de malfaiteurs. Dans la foulée, une ordonnance de placement en détention provisoire a été rendue à son encontre et un mandat de dépôt a été décerné contre lui et il a été incarcéré à la Maison d’Arrêt et de Correction des Armées (MACA).
Contre cette décision de placement en détention, Maître Guy Hervé KAM a interjeté appel. Le 8 juillet 2024, la Chambre de Contrôle du Tribunal Militaire, a statué sur ce recours, en infirmant l’ordonnance de placement en détention et a ordonné sa libération immédiate. La même juridiction a ordonné son placement sous contrôle judiciaire dont les modalités devraient être déterminées par le juge d’instruction.
Malgré les termes de cette décision, Maître Guy Hervé KAM sera maintenu envers et contre tout, en toute illégalité à la MACA. Et c’est finalement le 10 juillet 2024 qu’il a pu enfin regagner son domicile avec l’obligation de se soumettre à un contrôle judiciaire draconien, jamais vu dans notre histoire juridico-judiciaire. Mais en bon citoyen, Maître Guy Hervé KAM s’est plié à ses conditions, même s’il a interjeté appel contre lesdites mesures.
Mais cette libération n’était pas du goût des princes du moment, qui ont vite fait de lui coller de « nouveaux faits de complot ». Comme pour confirmer ces rumeurs, dans sa parution du 26 Juillet 2024, le quotidien l’Observateur Paalga, dans sa rubrique « Une lettre pour Laye » révélait les machinations qui avaient cours en vue de l’impliquer à nouveau dans une sombre affaire de complot sur la foi des déclarations d’«une personne qui est déjà à l’arrêt depuis fort longtemps ».
Ainsi ce jour 01 août 2024, sur convocation du parquet militaire, Me Guy Hervé KAM a été interrogé, placé en garde à vue et incarcéré à nouveau à la MACA.
Cette nouvelle « saison » de ce feuilleton politico-judiciaire renseigne clairement sur l’obstination du pouvoir du MPSR 2 de contourner la décision de libération de la Chambre de Contrôle l’instruction qui avait ordonné sa libération. Ce « nouveau dossier » qui ne contient aucun nouveau fait, n’est autre qu’une cabale politique, un acharnement qui vise à le maintenir au cachot. Me Guy Hervé KAM est donc un adversaire politique qui dérange, et qu’il faut faire taire pour le disqualifier ainsi que son mouvement de l’arène politique.
Cet acharnement, cette persécution de Maître Guy Hervé Kam et de tous ceux qui ont des positions opposées à la pensée unique qu’on tente d’imposer par tous les moyens est inacceptable et condamnable. Faut-il le rappeler, la justice, fût-elle militaire est rendue au nom du peuple Burkinabè. Elle ne doit point être un instrument de musèlement d’adversaires politiques ou de règlement de comptes politiques.
Depuis bientôt 10 ans, notre peuple souffre des affres du terrorisme. L’Etat dont le devoir premier est de procurer la sécurité à tous les citoyens et toutes les populations vivant au Burkina Faso, doit cesser d’être une source d’insécurité. Le capitaine Ibrahim Traoré ne doit pas oublier le sens et la portée du serment qu’il avait librement prêté le 21 octobre 2022 devant le Conseil Constitutionnel « respecter, de faire respecter et de défendre la constitution, la charte de la transition et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina Faso ».
Le mouvement SENS interpelle donc les autorités pour qu’elles cessent leurs harcèlements et acharnement contre notre Coordonnateur national. Il prend à témoin l’opinion publique nationale et internationale sur tout ce qui pourrait advenir à Me Guy Hervé Kam.
SENS, servir et non se servir !
Ouagadougou le 1er août 2024,
La Coordination nationale”
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