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Affaire Mohamadi Sinon : « Je ne parlais pas de lutte contre le terrorisme, je parlais de lutte contre la corruption »

L’audience a repris avec la  vidéo incriminant Mohamadi Sinon. Après la visualisation, le prévenu affirme n’avoir employé, à aucun moment,  le mot « terrorisme ».

 La vidéo est en langue « mooré » et l’interprète est chargé de faire la traduction. « La jeunesse, je vais vous expliquer quelque chose. La gendarmerie n’est pas dans la lutte à 100%. Ce que vous allez me faire, vous pouvez le faire; la gendarmerie n’est pas dans la lutte à 100%. Nous te demandons, président Ibrahim Traoré, de faire une police militaire », traduit l’interprète sur la base de la vidéo de Mohamadi Sinon.

Prenant la parole, le prévenu s’explique : « j’avais nié les faits. Et j’ai voulu qu’on visualise la video.  Concernant le fait que la gendarmerie ne lutte pas contre le terrorisme, je n’ai pas dit cela. J’ai dit seulement « lutte ». Et cela faisait référence à la lutte contre la corruption ».

Pour le prévenu, la corruption est un fléau toujours preoccupant . « Je prends souvent la voie Gaoua-Kongoussi. Et j’ai vu beaucoup de choses. Souvent, j’attrape la main de quelqu’un pour qu’il ne donne pas l’argent à l’agent chargé du contrôle », indique-t-il.

 « Vous demandez la suppression de la gendarmerie et sa fusion avec la police dans la video.  Quel lien y a-t-il entre cela et ce que vous venez de dire? », demande le président du tribunal 

« Je dis juste ma vision. Je peux dire six termes différents au même moment qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre.  Je le dis parce que c’est ma pensée », répond le prevenu

Revirement spectaculaire 

Pour le procureur, le prévenu n’est pas sincère. « Il sait de quoi il parlait mais il n’a pas le courage de le reconnaître devant le tribunal. Autant il dit qu’il n’a  pas dit  terrorisme, autant il n’a pas dit corruption. Depuis 2015, la principale lutte, c’est la lutte contre le terrorisme. Si vous vous êtes mal exprimé et que nous avons compris autre chose, vous devez vous assumer aussi », affirme le procureur.

Le représentant de la gendarmerie, Tamou Coulibaly, est du même avis que le procureur. « Lorsqu’on  tient des propos et qu’on n’est pas responsable pour les assumer, c’est une irresponsabilité. C’est un revirement spectaculaire. Même le citoyen lambda a compris que c’est de la lutte contre le terrorisme dont il est question. Au niveau de la gendarmerie, nous sommes unanimes, il parlait de la lutte contre le terrorisme », affirme Tamou Coulibaly.

« Notre souhait est qu’il subisse toute la rigueur de la loi en cas de condamnation », ajout-il.

 Le procès continue au TGI Ouaga 1.

 

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