Une attaque terroriste a visé, le 2 octobre, la localité de Fanworgou, dans la région de Kpendjal, au nord du Togo, précisément à la frontière avec le Burkina. Selon des sources médiatiques, ce drame est survenu “sur un chantier de creusement de tranchées” lancé en janvier dernier. Un chantier conduit par le groupe EBOMAF de l’homme d’affaires burkinabè Mahamadou Bonkoungou. L’attaque a visé des soldats en patrouille le long des tranchées en construction. Ces derniers tentaient d’empêcher les incursions terroristes à la frontière. Bilan : 19 morts dont 9 militaires et 10 civils, notamment des conducteurs d’engins et des techniciens d’EBOMAF.
L’attaque a également fait “d’énormes dégâts matériels”. Les assaillants ont détruit, selon Afrik.com, plusieurs engins de chantier, notamment un bulldozer et six pelleteuses (des équipements d’une valeur de plus de 2 milliards de FCFA).
Contactée par 24heure.bf, une source proche du groupe Ebomaf a préféré ne pas donner de détails. Affirmant que cela relevait des questions sécuritaires gérées par l’État togolais. “C’est le gouvernement qui communique sur les questions sécuritaires. C’est vrai que nous avons été des victimes collatérales mais c’est au gouvernement de communiquer. L’attaque n’a pas ciblé particulièrement la société; c’est parce qu’elle était au mauvais endroit au mauvais moment”, a-t-elle indiqué. Ajoutant que cette zone fait “depuis un certain temps”, l’objet de plusieurs incursions terroristes.
Face à cette attaque d’une rare intensité, l’armée togolaise a rapidement réagi. Des renforts, notamment aériens, ont été dépêchés sur place pour contrer les assaillants.
Selon Afrik.com, les assaillants ont été repoussés par des unités militaires soutenues par des hélicoptères, pilotés par des instructeurs turcs.
Cette attaque s’inscrit dans une série d’incursions violentes menées par des groupes armés dans la région frontalière avec le Burkina Faso. Malgré la construction des tranchées, les terroristes semblent continuer à adapter leurs tactiques. Certaines sources médiatiques estiment qu’ils utilisent des troncs d’arbres pour créer des ponts de fortune et traverser les tranchées, comme cela avait été observé lors d’une tentative similaire en août dernier, où un civil avait trouvé la mort.
“Depuis la dernière attaque contre le poste avancé de Kpenkankandi, qui a coûté la vie à plus d’une dizaine de soldats de l’opération Koundjoare, l’armée togolaise semblait avoir repris l’avantage sur les groupes armés qui endeuillent le nord du Togo. Mais ce 2 octobre 2024, elle a de nouveau enregistré des pertes dans ses rangs”, commente L’Alternative, un média local. Qui évoque la mort de deux militaires turcs présents aux côtés des Forces togolaises.
“Comme à son habitude, Lomé reste pour l’instant silencieuse face à cette nouvelle tragédie”, indique L’Alternative.