Le président du Conseil national du patronat burkinabè (CNPB), également président du Conseil d’Administration (PCA) de Coris Holding, Idrissa Nassa, a annoncé, ce 9 décembre, qu’il réaliserait un investissement agricole test sur 200 hectares. L’annonce a été faite à l’issue d’un dîner offert, à Ouagadougou, par le Premier ministre, Me Apollinaire Kyélem de Tambèla, aux acteurs économiques.
Idrissa Nassa compte réaliser un investissement test de 200 hectares dans la production locale de riz et de blé afin “de réduire les importations de ces denrées”.
« Pour donner l’exemple en tant que président du patronat, j’ai pris l’engagement devant le Premier ministre, d’investir dans l’agriculture sur 200 hectares », a-t-il déclaré samedi soir.
“Le Patron des patrons”, investi le 7 décembre dernier, a sollicité, pour la réalisation de son projet agricole, l’accompagnement technique du ministère en charge de l’agriculture. Il estime que si son projet test est rentable, les opérateurs économiques investiront « énormément » dans le secteur agricole.
Séance tenante, le Premier ministre a promis aux hommes d’affaires que l’État achèterait en priorité leurs productions.
Lors de cette activité, il est revenu sur deux projets de son gouvernement. L’un porte sur l’agriculture et vise, dit-il, à réduire les fortes importations de riz et de blé.
Le second projet gouvernemental, au cœur des échanges, est relatif à un Salon dans le domaine du financement.
“Nous voulons que les entrepreneurs burkinabè émergent. Quel que soit le domaine, s’il y a un Burkinabè qui peut produire et que nous pouvons le soutenir, nous allons le faire”, a déclaré Me Kyelem de Tambèla.
Si les chefs d’entreprise investissent dans le secteur agricole, “ils deviendront plus riches”, car les populations auront, dit-il, suffisamment d’argent pour acheter leurs différents produits, y compris ceux d’autres secteurs d’activité.
De son côté, le Président du Patronat rassure de la disponibilité de son institution à s’inscrire dans la dynamique de la production locale.
“Nous sommes conscients que l’autosuffisance alimentaire ne peut être atteint que si nous investissons dans l’agriculture. Il n’est pas normal que depuis les indépendances, nous ne faisons qu’importer. Il faut qu’à un moment donné, nous décidions de produire et nous nourrir et même de vendre à l’étranger. Cette option porte sur un développement endogène. Nous allons accompagner l’État dans la mise en œuvre de ces deux projets”, a promis Idrissa Nassa.
Blaise Yoda, Conseiller technique du Premier ministre en charge du foncier et du développement rural, a, lui, précisé que les terres seront cédées uniquement aux personnes qui les “travailleront” effectivement et pour un bail de 30 ans.
“Le Burkina Faso importe, par an, respectivement 80 milliards et 100 milliards de francs CFA de riz et de blé. Nous avons une consommation moyenne de riz de 50 kg par an et par personne au Burkina Faso », a-t-il déclaré.
La rencontre entre le Premier ministre et les acteurs de l’économie burkinabè a réuni notamment le Conseil national du Patronat burkinabè, la Chambre nationale d’agriculture, la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina et plusieurs ministres dont celui de l’Économie.