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Brouille diplomatique : C’est le Niger qui a demandé à l’Union européenne « de rappeler son ambassadeur » (Communiqué)

L’affaire se complique visiblement. L’Union européenne a affirmé, le 23 novembre, avoir rappelé son ambassadeur au Niger « pour consultation ». Invoquant un « profond désaccord » suite à une aide humanitaire de 1, 3 millions d’euros (environ 852 millions FCFA) qu’elle dit avoir octroyée à des ONG dans ce pays. Mais Niamey revient à la charge ce 24 novembre. Et affirme, avec force, que « le rappel de l’Ambassadeur en cause est une initiative du gouvernement nigérien et non celle de l’Union européenne ».

Le ministère nigérien des Affaires étrangères affirme, ce soir, avoir « pris connaissance du communiqué de l’Union européenne » du 23 novembre. Selon Niamey, « elle a, d’une part, exprimé son désaccord avec les raisons invoquées par le Niger sur la gestion de l’aide humanitaire aux victimes des inondations, et d’autre part, rappelé en consultations son ambassadeur au Niger ».

Et voici le premier coup de gong. Le Niger « n’a jamais lancé un appel à l’aide internationale humanitaire suite aux inondations à l’Union européenne », indique le communiqué. Qui précise que « le gouvernement nigérien avait décidé, en toute souveraineté, de prendre en charge sur fonds propres les dégâts causés par les inondations ».

Mais voici que l’Union européenne entre en scène, en finançant notamment, pour cela, des ONG agissant au Niger. Et cela pose véritablement problème aux yeux du Chef de l’Etat, le Général Abdourahmane Tiani, et ses hommes. « L’annonce de cette aide non sollicitée est apparue sur les réseaux sociaux deux semaines avant que les autorités nigériennes ne soient officiellement informées », disent-ils dans le document publié ce soir. Tout en mentionnant que cela est « contraire aux usages diplomatiques maintes fois rappelés par Notes Verbales circulaires adressées aux Missions diplomatiques, Postes consulaires et Organisations internationales accrédités au Niger ». Et à ce sujet, Niamey rappelle que « le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur est leur unique interlocuteur ». Et qu’au cas où cette aide était sollicitée, « elle devait se faire à travers ledit ministère ».

Le gouvernement nigérien dénonce donc le fait que l’aide de l’UE soit « acheminée dans les régions par le biais des ONG, choisies par la Délégation de l’Union européenne à Niamey dans une opacité totale ».

D’ailleurs, à ce sujet, le ministère avait convoqué, le 14 octobre dernier, l’ambassadeur de l’Union européenne, Salvador Pinto Da França. Lui demandant « de mettre fin aux opérations en cours ». Mais deux mois plus tard, le gouvernement dit avoir constaté « l’exécution des opérations non autorisées ».

« Au regard de cet entêtement qui dénote un manque notoire de respect envers les autorités nigériennes, le gouvernement est parvenu à la conclusion que la collaboration avec l’ambassadeur de l’Union européenne, M. Salvador Pinto Da França n’est plus possible ». Il a, « par conséquent, demandé officiellement son rappel et son remplacement dans les plus brefs délais ». C’est donc le Niger qui a demandé le rappel de l’ambassadeur. Il ne s’agit pas d’une « initiative de l’Union européenne », insiste le ministère nigérien des Affaires étrangères. Qui réaffirme la volonté du pays à travailler avec des partenaires. Mais « dans le respect de sa souveraineté, sa dignité, des choix stratégiques nationaux et des intérêts de ses populations », souligne le communiqué.

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