Le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Émile Zerbo, a procédé au lancement des travaux de la première édition du Forum sur la recherche stratégique, ce 27 juillet. Ce forum consacre des réflexions pour « anticiper les surprises et les ruptures stratégiques ». « C’est pour avoir manqué de vision anticipatrice que les États sahéliens se retrouvent aujourd’hui à la croisée des chemins », déclare Émile Zerbo.
Le forum de la recherche stratégique se tient sur le thème « ruptures et anticipation stratégiques: défis, enjeux et postures pour les États ». Selon le ministre chargé de la Sécurité, il est d’une pertinence incontestable au regard du contexte national et international marqué par des crises multidimensionnelles. « Les incertitudes qui pèsent sur l’évolution de l’environnement international et son haut degré d’imprévisibilité obligent les États à intégrer dans leurs approches de préservation de leurs équilibres stratégiques, le risque de rupture et de surprise stratégique », déclare-t-il.
Pour lui, ce forum est est un moment privilégié où les frontières s’effacent, où les barrières tombent et où la coopération internationale se renforce. Depuis plusieurs années, le Burkina Faso et certains pays du Sahel sont confrontés à des défis multiples qui bouleversent les habitudes.
« C’est pour avoir manqué de vision anticipatrice que les États sahéliens se retrouvent aujourd’hui à la croisée des chemins », regrette Émile Zerbo. Cependant, il se réjouit de la tenue de cet évènement qui se veutune plateforme d’échanges et de dialogue entre les chercheurs, les experts, les décideurs politiques et les acteurs de la société civile afin de trouver des solutions novatrices et durables aux défis.
Anticipation stratégique, remède aux surprises et aux ruptures stratégiques
L’irruption de la violence terroriste sur son territoire burkinabè constitue une véritable rupture stratégique dans la géopolitique du pays. « C’est presqu’un truisme que d’affirmer que nous vivons une époque particulièrement troublée. Il est incontestable que le monde est en transition vers une nouvelle ère géopolitique. Le système international, en pleine recomposition stratégique, semble réserver encore des surprises et ruptures stratégiques qui interpellent la capacité des États à anticiper pour y faire face de manière efficace », déclare le Directeur général du Centre national d’études stratégiques, le Général de Brigade Aimée Barthélémy Simporé.
Selon lui, le manque d’anticipation de l’État à faire face à cette nouvelle menace a entraîné des conséquences « dévastatrices » sur différents aspects de la société burkinabé, notamment l’éducation, l’agriculture, l’économie, la cohésion sociale et même l’avenir de la jeunesse.
« Jadis un îlot de paix dans un environnement sous-régional perlé de graves crises socio politiques et de conflits armés, le Burkina Faso a subitement basculé dans l’œil du cyclone des attaques terroristes meurtrières », affirme le Directeur général du Centre national d’études stratégiques.
Réflexions stratégiques…
« Comment les centres d’études stratégiques qui ont au cœur de leur travail, la réflexion stratégique, peuvent capaciter les États, les outiller de sorte à ce qu’ils comprennent la mesure de la réflexion stratégique et à les prendre en compte dans le développement des politiques publiques à moyen et à long terme ? », interroge le , Coordonnatrice du forum, Sampala Balima.
Ce forum réunira pendant deux jours, environ 200 experts venus du Mali, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Cameroun. Selon Sampala Balima, les échanges se tiennent sous trois axes: la « typologie et la sociologie des ruptures stratégiques : décryptage et clés de compréhension »; les « défis et les enjeux des surprises et ruptures stratégiques » et le « rôle des structures de recherche stratégique dans le développement des capacités d’anticipation stratégique de l’État ».