Les chiffres sur l’implication des compagnies de transport en commun dans les accidents au Burkina sont alarmants, selon Didier Bazongo, Chef de bataillon à la Brigade nationale des sapeurs pompiers (BNSP). Ces statistiques, qui concernent la période 2019-2024, ont été dévoilées ce 18 juillet par la BNSP, à Ouagadougou. La Société de transport Aorema et frères (STAF) et la compagnie Transport Sana Rasmané (TSR) comptabilisent les plus grands nombres de décès et de blessés liés aux accidents de circulation. Avec respectivement 57 et 61 décès.
Selon les chiffres de la Brigade nationale des Sapeurs-pompiers, la société de transport STAF totalise 136 accidents, 191 blessés et 57 décès. La compagnie TSR, elle, enregistre 105 accidents, 164 blessés et 61 décès.
En plus de ces deux compagnies, une trentaine d’autres moyens de transport en commun, dont Rakiéta, Rahimo, Sotraco, entre autres, exercent au Burkina Faso. Et chacun d’eux est impliqué individuellement dans plusieurs accidents dans l’année, confie le Chef Bazongo. Cette catégorie de moyens de transport en commun enregistre, de 2019 à 2024, au total 889 accidents, 356 blessés et 133 décès, dit-il.
Selon Didier Bazongo, chef de bataillon à la Brigade nationale de sapeurs pompiers, les dépassements de vitesse autorisée et les défauts de maîtrise sont, entre autres, les principales causes d’accidents impliquant les compagnies de transport en commun.
La conduite en état de fatigue ou d’ivresse est également mentionnée. Sans oublier les défaillances mécaniques.
Le ministre des Transports, Roland Somda, s’est indigné du nombre des accidents de circulation impliquant les moyens de transport en commun. Il convient, dit-il, de travailler à changer la donne”.
A l’occasion de la rencontre avec les transporteurs, le ministre a rappelé les dispositions réglementaires en matière de circulation des compagnies de transport en commun. Il s’agit, entre autres, du dispositif de limitation de la vitesse à installer dans les différents véhicules et la possession d’une boîte à pharmacie. Mais aussi des comportements à adopter en circulation pour assurer la sécurité routière. Selon le ministre Somda, ils se sont accordés sur les recommandations de leur ministère de tutelle en vue de réduire le nombre d’accidents de circulation.
Concernant la possession d’une “boîte à pharmacie” dans les véhicules, les transporteurs craignent des difficultés liées à son utilisation. “Cela relève du domaine de la santé”, disent-ils. Ils craignent donc des contre-indications médicales. Pour éviter que l’utilisation de la boîte à pharmacie produise un effet contraire, les transporteurs ont préconisé une formation afin de l’utiliser convenablement.
Le président de l’Organisation nationale des Transporteurs terrestres du Burkina (ONTTB), Antoine Kaboré, s’est engagé à initier des formations au profit des membres de son organisation. Il préconise également une “sensibilisation permanente” sur le respect du code de la route. “L’Etat s’est engagé à nous aider, nous devons également faire notre part du travail”, a-t-il conclu.
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