L’Ordre des avocats du Burkina Faso condamne, avec fermeté, l’exfiltration de la détenue Amssétou Nikièma alias » guérisseuse traditionnelle de Komsilga » par des militaires, le 29 juillet, alors qu’une procédure judiciaire était en cours. Le Barreau demande l’ouverture d’une « enquête circonstanciée sur les responsabilités des différents acteurs qui ont agi et œuvré pour la commission de ces actes ».
Après les magistrats, le Procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou et les greffiers, le Barreau burkinabè s’indigne face à l’ingérence de militaires dans une affaire de justice. Il l’a fait savoir dans un communiqué daté du 31 juillet. Neuf personnes ont été interpellées dans l’affaire « guérisseuse traditionnelle de Komsilga » (Amssétou Nikièma). Le 29 juillet cependant, aux environs de 4 heures du matin, des éléments disant être de l’Agence nationale de renseignements (ANR) ont procédé à la soustraction de la détenue.
Le Barreau exige la remise de Amssétou Nikièma à « qui de droit » afin que l’exécution du mandat de dépôt décerné à son encontre soit effective et que force reste à la loi. Cela devrait permettre la reprise du travail au niveau des juridictions. L’intersyndicale des magistrats avait annoncé, le 30 juillet, en signe de désapprobation, la suspension de l’ensemble des « activités en juridiction » jusqu’à la restitution de la détenue.
Le Barreau appelle, en outre, le chef de l’État à assurer ses fonctions de garant de l’indépendance de la justice. Il s’agit, selon l’Ordre des avocats, de « ne jamais intervenir dans le traitement de dossiers judiciaires, sauf à fournir les moyens de travail aux acteurs ».