Le Procureur général près la cour d’appel de Ouagadougou, Laurent Poda, appelle à la réintégration de Nikiema Amsétou (Adja de Komsilga) à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Il dit suivre de près cette affaire et affirme même qu’il pourrait saisir le Conseil supérieur de la magistrature.
« J’interpelle monsieur le ministre de la Justice sur la nécessité qui lui incombe de respecter les principes de séparation des pouvoirs et d’indépendance de la justice, tout en l’invitant à prendre toutes dispositions utiles en vue de la réintégration de Nikièma Amsétou à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou, en exécution du mandat de dépôt décerné contre elle », indique Laurent Poda dans un communiqué daté du 29 juillet.
Burkina Faso/Komsilga: neuf personnes arrêtées suite à l’agression d’un citoyen
Le Procureur du Faso près le tribunal de grande instance Ouaga II a annoncé, le 28 juillet, l’interpellation de neuf personnes pour des faits « de séquestration, de coups et blessures et complicité ». Cette interpellation fait suite à une vidéo dans laquelle un quinquagénaire est violemment bastonné par des jeunes. Cependant, un groupuscule de militaires encagoulés et armés, à bord de deux pickups et d’un blindé ont extrait la prévenue au petit matin du 29 juillet. Ils se sont présentés comme des membres de l’Agence nationale de renseignement (ANR) et disent avoir agi sur instructions du Directeur général de l’administration pénitentiaire. Ce dernier a déclaré plus tard avoir agi sur instructions du ministre chargé de la justice et des droits humains.
Le Procureur général près la cour d’appel de Ouagadougou manifeste sa désapprobation suite aux évènements. « J’élève une protestation ferme et solennelle contre ces pratiques qui mettent en péril la paix sociale et compromettent l’élan de sympathie et d’accompagnement dont notre armée nationale bénéficie », a-t-il déclaré.
Il indique également suivre la situation de près : « je suis de très près les évènements en cours et selon leur évolution, j’entreprendrai dans les prochaines heures de saisir le Conseil Supérieur de la Magistrature de la situation ».
L’affaire dite « guérisseuse traditionnelle de Komsilga » fait les choux gras des réseaux sociaux ces dernières heures. Le gouvernement de transition, dans un communiqué, appelle les populations au calme et à la sérénité. L’intersyndicale des magistrats du Burkina Faso, lui, appelle à la « suspension de toutes les activités en juridiction » jusqu’à l’incarcération effective de la prévenue.