Les Conseils du parti politique « Nouveau temps pour la démocratie » (NTD) sont les derniers à plaider pour leur client. Ils affirment que le NTD n’est complice d’aucun fait et demandent au tribunal de ne pas faire de ce parti le mouton du sacrifice.
« Relaxer purement et simplement le NTD, ça sera juste », lance un avocat du NTD qui déplore le fait que le parquet ait dépeint le parti comme « la bête à abattre ». Les avocats soutiennent vaille que vaille que le parti a justifié ses sources de financement. « L’une des sources de financement du NTD en 2020 était le soutien de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) (…) Son coordonnateur a effectivement confirmé cette information », déclarent-ils. En effet, Clément Sawadogo, coordonnateur de l’APMP, a déclaré au cours de son audition que l’ex-président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a remis 80 millions de francs CFA pour financer la campagne politique du NTD. Vincent Dabilgou a également déclaré avoir reçu un financement de la part d’hommes d’affaires, notamment Mahamadou Bonkoungou et Apollinaire Compaoré.
Les faits de financement occulte de parti politiques reprochés au NTD sont dénués de tout sens, selon l’un de ses conseils. « Est-il complice de Dabilgou pour se financer lui-même ? Soit c’est le responsable du parti, ou celui qui le finance qui est poursuivi. Cette infraction ne peut même pas exister, n’en parlons pas d’être constitué », s’indigne-t-il. Pour les avocats, les éléments matériels de complicité présentés par le paquet sont la « réception des motos, des gadgets et le fait d’en faire usage« : « Le siège du parti est la maison commune; tout le monde peut venir déposer ce qu’il veut et venir le récupérer quand il veut. Quel lien juridique peut-on faire entre le comportement de M. Séré (ex-DAF du ministère des Transports, Ndlr) qui a fait livrer des motos et les organes dirigeants qui devraient être au courant et qui auraient donné leur accord pour la réception des motos ? ».
A en croire l’un des avocats du NTD, pour que la responsabilité du parti, personne morale, soit engagée, il faut que ce soit par la volonté de ses dirigeants. « Les éléments constitutifs de la complicité ne sont pas réunis. Relaxez purement le NTD du chef de cette infraction pour infraction non constituée », plaide-t-il.
Concernant les faits de blanchiment de capitaux, les avocats du NTD estiment qu’il s’agit d’une infraction de conséquence de celle de financement occulte de parti politique. « On ne peut pas blanchir de l’argent qu’on a pas reçu. Il n’est prouvé nulle part que le NTD a reçu l’argent du supposé détournement reproché à son président », s’exclament-ils. Pour cette infraction, les avocats demandent la relaxe pure et simple du parti politique.
Implorant la clémence du tribunal, l’un des avocats a invité les juges à ne pas faire du NTD le mouton du sacrifice. « On ne va pas faire peser sur le NTD toutes les blessures du Burkina. Aucun parti n’a été poursuivi pour financement occulte. Il vous reviendra, monsieur le président, de donner à ce procès sa place dans l’histoire judiciaire du Burkina », conclut-il.