Après les plaidoiries des avocats, place au « dernier mot » des prévenus. Tous demandent la clémence du tribunal. Le délibéré est prévu pour le 3 août prochain .
Jean Gabriel Seré est le premier à se prêter à l’exercice. « Je voudrais demander pardon à votre tribunal pour les actes qui ont été posés par ma personne. J’ai évolué dans un cadre syndicale au ministère des Finances. J’ai fait l’objet d’audit par L’ASCE-LC plusieurs fois mais rien n’ a été retenu contre moi. En 2020, j’ai été attiré en politique et c’est de cette expérience regrettable que toutes ces actions découlent. C’est au regard de l’ensemble des remords qui m’ont touchés que j’ai décidé de démissionner en janvier 2021 pour me consacrer à mon poste de député à l’Assemblée nationale. J’implore votre clémence, votre indulgence. Je vous prie de me pardonner, » déclare-t-il.
Ousmane Sigué a également présenté ses excuses au tribunal. » Je voulais remercier tout le monde. Ce que je peux dire, c’est qu’ en 2020, j’étais un agent et j’exécutais des instructions. Par mon comportement, j’ai eu à transporter des contrats et à appeler des gens. Pour cela, je vous demande pardon, car effectivement, je ne suis pas un agent de la SOPAFER-B, ni un agent de liaison. Je demande pardon pour ce que j’ai fait »
Malick Kouanda s’ inscrit dans cette même logique. « Mon dernier mot, c’est vraiment regretter ce qui s’est passé. Je ne suis pas fier du tout d’être ici. C’est vraiment contraire à ce que je fais dans ma vie. Je suis expert comptable et je sais que l’expert comptable poursuit aussi l’intérêt général. Je suis aussi enseignant professeur à l’Université. Ce n’est pas ce qu’on dit à nos étudiants. Peut-être être qu’il ya eu une faute de gestion mais nullement une question de participation à une infraction quelconque. Je demande pardon car c’est ici que j’ai vu l’ampleur de ce qui s’est passé. J’ai honte de ce qui s’est passé et je vous demande pardon », a-t-il indiqué
Vincent Dabilgou a dit avoir confiance en la justice. » Même si par mes avocats j’ai exercé un droit constitutionnel, je ne doute pas de la justice burkinabè« , a-t-il déclaré. Pour la défense de son parti, le « Nouveau temps pour la démocratie », également prévenu dans cette affaire, il a avancé quelques mots: « En 2015, quand nous avons créé le parti, aucun de nous n’était membre du gouvernement. Ne doutez pas que le candidat Roch Marc Christian Kaboré nous a remis un financement par le biais de l’APMP« .
« J’ai été heurté par les propos de ceux qui ont parlé aux journalistes. Même ministre, je suis toujours resté chez moi. Je n’ai jamais logé dans une villa ministérielle. J’ai toujours été un patriote. Je me remets à votre sagesse », a-t-il ajouté pour sa défense.
Alssouhaïni Ouédrago a dit avoir appris une grande leçon de la vie à travers cette procédure. « Cela fait 22 ans que je suis au Burkina Faso et c’est la première fois que je comparais devant un juge et c’est une grande leçon. Depuis ma garde à vue à la Maison d’arrêt, j’ai beaucoup appris. Il fallait passer par cette étape pour apprendre encore plus la vie. Je vous remercie pour cette pédagogie car elle n’est pas monnayable. Je m’en remets à votre sagesse. L’acte qui a été posé a porté préjudice à beaucoup de gens et je m’ excuse. Je ne suis pas fier de ce qui s’est passé« , a-t-il indiqué à la suite de Vincent Dabilgou.
Yassia Sawadogo et Minata Coulibaly ont déclaré ne pas avoir un « dernier mot ». Ils s’en sont remis aux dires de leurs avocats.
Après avoir écouté tous les prévenus, le président du tribunal a décidé de mettre le délibéré au 3 août.