Evènement historique les 30, 31 octobre et 1er novembre 2014. Des milliers de manifestants mobilisés ont finalement contraint le Président d’alors, Blaise Compaoré, à quitter le pouvoir. Le Front patriotique, une organisation de la Société civile, en parle dans une déclaration parvenue à notre Rédaction ce mercredi. Il « s’incline devant la mémoire des trente-trois (33) martyrs tombés pour la patrie, présente aux familles éplorées toute sa compassion et salue les plus de trois cent (300) blessés qui portent encore les séquelles de cette lutte héroïque du peuple burkinabè ». Et ce n’est pas tout. « La justice pour les martyrs de l’insurrection populaire n’est toujours pas effective », rappelle-t-il. Tout en invitant « les autorités actuelles à diligenter cette procédure afin que justice soit rendue à ces différentes victimes ».
Il s’agissait, selon le Front patriotique, de créer les conditions d’une «rupture définitive dans la gestion politique et économique de l’Etat ». Avec, en ligne de mire, « une gouvernance vertueuse au service des intérêts du peuple ». Le tableau n’était pas en effet du tout reluisant. La gestion du pouvoir était caractérisée par « une mal gouvernance généralisée dans toutes les sphères de l’Etat », affirme-t-il. Les manifestants ont donc décrié ces pratiques.
Et cela a permis, selon le Front patriotique, d’obtenir des résultats tangibles. Il cite par exemple « le traitement ou le jugement de dossiers emblématiques tels que les dossiers Thomas Sankara, Norbert Zongo et Dabo Boukari ». Mais aussi « un ensemble de reformes en faveur du renforcement de la gouvernance politique, économique et sécuritaire ».
Il y a cependant problème. Et le Front patriotique le dit dans sa déclaration. « La justice pour les martyrs de l’insurrection populaire n’est toujours pas effective ». Appel donc aux autorités actuelles à œuvrer pour que justice soit faite.
Halte maintenant sur la « crise sécuritaire et humanitaire profonde » et le « rétrécissement drastique de l’espace civique ». Voici, à ce niveau, les voeux du Front patriotique : « L’établissement d’un pacte républicain et moral qui serait la base des fondations d’un Etat fort, victorieux contre le terrorisme, garant de la souveraineté du peuple et de la cohésion sociale ». Également « au service de la justice, de l’équité, de la solidarité nationale et garantissant le plein exercice des libertés individuelles et collectives et l’accès pour tous aux services sociaux de base ». En quelque sorte, un nouveau contrat social entre gouvernants et gouvernés.