Le cercle de réflexion du Socle citoyen pour la libération (SOCL) a donné son appréciation sur la tenue des assises nationales du 25 mai dernier. Cette organisation s’est exprimée via une déclaration datée de ce 4 juin. Elle estime que ces assises n’ont pas été consensuelles. “Malgré les réserves exprimées par beaucoup d’acteurs de la vie politique et civile de notre pays, les assises ont été organisées par le MPSR II dans des conditions énigmatiques et loin du consensus”, a-t-elle indiqué.
Selon le SOCL, ces assises ont été tenues “au forceps”. Cela, dit-il, dans une ambiance d’interdictions des activités des partis politiques. Mais également d’arrestations et de menaces ouvertes contre des citoyens.
“L’instance a brillé par une déconcertante impréparation au vu des invitations tardives. Mais également de l’absence de chronogramme de travail, du défaut de communication préalable d’un document de base de travail, et du climat d’insécurité et de menaces contre les participants”, relève le SOCL.
Cette structure s’interroge également sur le temps imparti à cette activité prévue pour deux jours. “En cinq heures de conclave environ, en lieu et place des deux jours de travaux programmés, il a été proclamé la prolongation de la durée de la Transition pour cinq années et acté la consécration d’un super-pouvoir exécutif concentré dans les mains du Président de Transition”, a-t-elle déclaré.
Autre remarque faite par le SOCL : l’absence de certains “acteurs majeurs de la vie publique”. Notamment les partis politiques, les collèges confessionnels, traditionnels et religieux. Lesquelles forces représentent, selon le SOCL, une part importante des forces vives.
“Cet énorme constat a fini de vider les assises de sa substance consensuelle, cardinale et d’éliminer l’esprit même de « forces vives de la nation”, déclare le SOCL.
Les partis de l’ex-majorité présidentielle avaient affirmé qu’elles n’étaient pas en mesure d’envoyer des représentants dans un contexte où les activités des partis politiques sont suspendues. Les partis de l’opposition non affiliée (ONA), avec à leur tête le professeur Abdoulaye Soma, avaient, eux, répondu présents à cette convocation des autorités de la Transition.
Le SOCL déplore également l’absence à ces assises, de certaines organisations de la Société civile. “Les plus importants acteurs de la société civile représentative, active, crédible et reconnue, telle que les organisations des droits humains, les organisations compétentes en matière de bonne gouvernance, les syndicats, les organisations estudiantines, scolaires et de jeunesse (…) n’y ont nullement pris part”.
Et de poursuivre : l’absence remarquable de l’ensemble de ces acteurs importants qui constituent les forces vives ne peut aucunement passer inaperçue.
Elle montre, selon le SOCL, un rejet majoritaire du procédé des assises dont le contenu n’a réservé aucune place aux sujets de fond tels que la sécurité et le bilan de la gestion de la transition. Le SOCL estime par ailleurs que la méthode utilisée dans l’organisation des assises a été un échec.
“De ce fait, le doute qui plane sur la validité des assises et naturellement sur les résultats qui en sont issus, est une leçon magistrale. C’est aussi une interpellation on ne peut plus claire, à toute personne investie d’un pouvoir public. Ainsi qu’à tout acteur sincère ou crédible, à se désolidariser de la forfaiture quand il est encore temps”, a-t-il lancé.
Il dénonce également un climat de terreur. Et demande de “surseoir aux suites à donner aux résolutions arrêtées lors des dernières assises”. Afin d’éviter, dit-il, une forfaiture à l’image de la tentative de modification de l’article 37 de la constitution burkinabè en 2014.
En outre, le SOCL conseille l’organisation d’une conférence nationale souveraine. Déclarant que le débat fondamental sur les problématiques de fond qui déterminent la crise nationale au Burkina Faso a été occulté lors des assises.
“Le SOCL reste convaincu que la conférence nationale souveraine est la solution la mieux indiquée afin d’éviter un drame prévisible qui guette notre nation. Tous interpellés en ce tournant de notre histoire, les filles et fils du Burkina Faso ont le devoir ultime de ne pas manquer cette occasion de réécrire un nouveau contrat social dans l’unité et la fraternité.
Temps du peuple, temps de la libération !”, a-t-il conclu.
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