Les assises nationales annoncées pour les 25 et 26 mai prochain réuniront les “forces vives” de la Nation. C’est du moins l’appel lancé par le ministre de l’Administration territoriale Émile Zerbo le 14 mai dernier. Une invitation a donc été officiellement adressée à des structures politiques. Mais également à celles de la société civile. Nous avons tenté d’entrer en contact avec des personnalités politiques. Cela pour recueillir leurs avis sur la tenue de ces assises. Des tentatives qui sont restées vaines.
A l’invitation du gouvernement burkinabè de participer aux assises nationales, plusieurs composantes de la société ne semblent pas vouloir répondre “présent”.
D’ores et déjà, l’invitation officielle adressée par le comité d’organisation des assises à l’ex-Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) n’a pas rencontré une “réaction favorable”.
L’APMP estime que toutes les conditions ne sont pas réunies pour favoriser sa participation aux assises.
Outre cette composante politique qui pose des conditions préalables à sa participation, certains acteurs de la vie politique burkinabè ne semblent pas vouloir dévoiler leurs opinions sur ces assises organisées par le gouvernement de Transition.
Du côté de l’ex-APMP, les acteurs politiques que nous avons contactés affirment être “trop chargés”. Ce qui ne leur permet pas de “disposer de temps pour répondre aux questions” sur la tenue des assises. C’est la réponse que nous avons obtenue de Me Bénéwendé Stanislas Sankara, président de l’UNIR/PS (Union pour la renaissance/parti sankariste).
Quant à l’ex-Chef de file de l’Opposition politique (CFOP), la réaction a été catégorique : “ Nous ne souhaitons pas réagir sur le sujet. Nous vous contacterons au besoin”, a déclaré une source interne du parti de Zéphirin Diabré.
Toutefois, les partis de l’Opposition non affiliée (ONA) n’ont pas manifesté de refus sur le champ. Ils semblent avoir opté pour la méthode de “reporter à plus tard”. Cela pour échapper à une réaction officielle sur le sujet. C’est le cas du “Soleil d’avenir” du Pr Abdoulaye Soma.
Entre les “je vous reviens dans l’après-midi pour un rendez-vous” et les “je suis actuellement en réunion”, nos entretiens n’ont pas eu lieu.
24heures.bf a alors suggéré des échanges par appels téléphoniques aux acteurs. Mais là encore, le “manque de temps” a été avancé par les personnes contactées.
Vu tous ces aspects, le média n’a pu s’empêcher de s’interroger sur les raisons “réelles” de ces “prétextes” avancés.
C’est, en somme, cinq acteurs de la vie politique burkinabè qui ont été contactés dans ce projet d’entretien sur les assises envisagées.
Le Pr Abdoulaye Soma, président du “Soleil d’avenir” (parti politique), s’est cependant exprimé, ce 23 mai, lors d’un panel du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) sur ses attentes concernant les Assises nationales.
“Quand on convoque des assises nationales, on convoque la Nation, et quand la Nation est convoquée, c’est pour qu’elle soutienne ce qui sera arrêté”, a-t-il déclaré.
Les forces vives de la nation, dit-il, sont “celles qui doivent être au cœur des assises pour que la décision finale soit acceptée de tous”.
Il insiste par ailleurs sur la nécessité d’inclure les Forces de défense et de sécurité, les autorités coutumières et religieuses. Mais également les partis et formations politiques et les organisations de la société civile .
Ce constitutionnaliste plaide également pour une “baisse du mercure” dans l’espace public burkinabè.
Pour une réussite totale des assises, il faut, dit-il, se dessaisir des tensions conflictuelles qui déchirent l’opinion ces derniers jours.
Antoinette Tapsoba
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