Afin d’honorer la mémoire du père de la révolution burkinabè, le Comité international du Mémorial Thomas Sankara envisage la reconstruction du site du Conseil de l’entente. Francis Kéré, le célèbre architecte burkinabè, a réalisé la maquette du projet composé de plusieurs infrastructures dont l’implantation d’un grand parc public et la construction de la “Tour Sankara” de 87 mètres, l’équivalent de près de 34 étages. Premier du genre, ce projet va illuminer le Burkina Faso aux yeux du monde, surtout dans ce contexte de crise.
La première étape du projet consiste à l’aménagement de la ceinture verte de la ville de Ouagadougou à travers la mise en place d’un grand parc public sur le site du Conseil de l’Entente, « un poumon vert pour la ville » selon l’auteur de l’œuvre en perspective. Au cœur de ce parc, un parcours circulaire dénommé « chemin de la révolution ». Il s’agira de boutiques, de restaurants, de médiathèques, des bureaux et d’ateliers. En parcourant le « chemin de la révolution », le visiteur découvre en même temps les idéaux de la révolution de 1983 à travers un cheminement divisé en thématiques illustrant les ambitions de ceux qui ont guidé la lutte avec Thomas Sankara.
Au-dessus de cette promenade s’érige la « Tour Sankara » haute de 87 mètres. Le choix de cette hauteur n’est un hasard. Le chiffre 87 représente l’année où l’ex-président et ses compagnons ont été assassinés. La « Tour Sankara » aura en son sein une rampe hélicoïdale avec laquelle les visiteurs pourront s’élancer dans les hauteurs de la Tour. Au sommet, un restaurant panoramique sera logé sous la forme de la carte du Burkina Faso. Ce projet vise à transformer le Conseil de l’Entente, le lieu où Sankara et ses 12 compagnons ont été assassinés, « en lieu d’épanouissement pour la jeunesse ».
« Des membres de la famille des victimes feront partie de l’administration du mémorial », confie Luc Damiba
Même si ce projet est en phase de conception, le Secrétaire général du Comité international du mémorial Thomas Sankara, Luc Damiba, affirme que les membres de la famille des victimes du coup d’État du 15 octobre 1987 feront partie de l’Administration. A l’en croire, tout est planifié pour inclure les parties concernées dans ce projet afin de faciliter sa mise en œuvre et une meilleure gestion du site.
Le Président Sankara mérite un tel monument, lui-même étant un monument immatériel,révélateur d’une jeunesse africaine en mouvement pour le rayonnement de toute l’Afrique au sud du Sahara.