Le Projet d’Urgence de Développement territorial et de Résilience (PUDTR) organise, du 19 au 23 novembre 2024, une caravane de presse dans la Boucle du Mouhoun, notamment à Dédougou, Boromo, Poura, Fara et Siby. Pour l’étape de Dédougou, les journalistes ont visité des sous-projets du PUDTR, notamment les infrastructures scolaires des écoles de Bourakuy B et C, du lycée communal et du lycée municipal de Dédougou. A ces réalisations s’ajoutent celles effectuées sur le site des Personnes déplacées internes (PDI) du secteur 2 de Dédougou, des lampadaires, des pistes rurales HIMO à Tionkuy-Magnimasso et la dotation en matériel et en fonds de roulement à l’unité de transformation de l’association African Womens leaders pour des activités génératrices de revenus.
La visite a été conduite par le Directeur régional de l’Economie et de la Planification (DREP) de la Boucle du Mouhoun, par ailleurs chef de l’antenne régionale du PUDTR, Jean Robert Traoré. A Dédougou, les écoles Bourakuy B et C ont bénéficié de trois blocs de salles de classe entièrement équipées (1 bloc pour Bourakuy B et 2 pour Bourakuy C), d’un coût total de 150 196 494 FCFA. Chaque bâtiment compte trois salles de classe, un bureau du directeur et un magasin. Cette réalisation a permis de désengorger les classes aux effectifs pléthoriques. Le lycée communal de Dédougou, lui, a eu droit à deux blocs pédagogiques, soit huit salles de classe, et a pu ainsi accueillir plusieurs élèves déplacés internes (EDI). Améliorant, du même coup, les conditions d’études des élèves et de travail de leurs enseignants. La réalisation de ces blocs pédagogiques a coûté 151 652 137 F CFA.
Tout comme au lycée communal, le PUDTR a réalisé au lycée municipal de Dédougou deux blocs pédagogiques d’un coût total de 129 163 207 FCFA.
Après les infrastructures scolaires, cap sur la piste rurale de Tionkuy-Magnimasso, longue de treize kilomètres. Là, les usagers de la route, en l’occurrence les propriétaires d’engins à deux roues et de tricycles, ont salué la réalisation de l’infrastructure, même s’ils déplorent la poussière qu’ils doivent braver chaque jour sur ce tronçon. En plus de cette piste, il y a celle de Tionkui-Nionkuy, longue de cinq kilomètres. Au total, 18 kilomètres de piste rurale ont été réalisés dans la ville de Dédougou.
Améliorer les conditions de vie des PDI
Le PUDTR a également octroyé au site des Personnes déplacés internes (PDI) du secteur 2 de la ville de Dédougou, deux blocs de latrines dont l’une comporte cinq postes et l’autre, quatre. A cela s’ajoute un bloc de douches à six postes et un autre à quatre postes. Coût de réalisation : 39 986 049 FCFA.
Deux postes autonomes d’eau (PAE) et une borne fontaine ont également été construits. Installation aussi de quarante lampadaires afin d’éclairer le site. Ces réalisations sont d’un grand apport pour les ménages qui y sont installés, améliorant ainsi leurs conditions de vie.
Grâce au PUDTR, l’Association African Women Leaders a, elle, bénéficié d’une boudineuse pour la fabrication de savon. Elle a également reçu un fonds de roulement qui lui a permis d’embaucher des femmes déplacées internes (une trentaine) et de leur octroyer un salaire mensuel.
Pailleurs, le PUDTR a fourni de l’éclairage à la ville de Dédougou à travers la pose de 335 lampadaires d’un coût de 463 469 000 FCFA.
En plus de ces infrastructures, plusieurs autres ont été réalisées dans la commune de Dédougou. Et d’autres sont en cours de réalisation. Selon le deuxième vice-président de la délégation spéciale, Wanibié Hervé Yé, « tout sera mis en œuvre pour la maintenance de ces réalisations ».
Christine SAWADOGO
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Jean Robert Traoré, Chef de l’antenne régionale du PUDTR : « Le coût global des réalisations du Projet dans la Boucle du Mouhoun est de 27 milliards FCFA »
« Le PUDTR est structuré autour de quatre composantes. L’architecture des réalisations et des investissements est bâtie autour de ces composantes. Concernant la première, l’accès aux services sociaux de base, le projet a réalisé, dans la Boucle du Mouhoun, des infrastructures éducatives, notamment 71 salles de classe entièrement équipées, notamment en énergie solaire, en tables-bancs, etc.
Au niveau de la composante 2 qui est la connectivité virtuelle, nous avons réalisé 18 kilomètres de pistes rurales. Également des curages de caniveaux, l’installation de lampadaires sur des ruelles de la ville. Ces lampadaires contribuent à améliorer la situation sécuritaire et à offrir aux populations de meilleures conditions de circulation. Cela leur permet également de développer des activités économiques.
Troisième composante : la relance économique. A ce niveau, le projet a réalisé des jardins maraichers pour permettre aux populations déplacées de mener des activités génératrices de revenus. Des bas-fonds ont également été réalisés pour la production maraichères et agricole. Nous avons mis à la disposition des producteurs, des intrants et des équipements dont des charrettes, des charrues, etc. A cela s’ajoutent des formations au profit des producteurs et des acteurs du domaine de l’élevage. Des jeunes ont aussi été formés. Parmi eux, des volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Ils ont pour mission d’œuvrer pour la sécurité dans la région. Ils contribuent également à la production agricole au niveau national.
La dernière composante, elle, repose sur l’engagement citoyen. Donc la mobilisation sociale autour des réalisations du projet. Dans cette perspective, le Laboratoire citoyenneté accompagne le projet dans la mobilisation sociale afin que chaque citoyen de la commune puisse interpeller les responsables du projet en cas de manquements.
Le PUDTR a également soutenu huit associations de femmes pour des activités génératrices de revenus (AGR). Ces associations travaillent avec des femmes déplacées internes. Le coût global des investissements pour la région est de 27 milliards FCFA »
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Gaoussou Cissé, directeur de l’école Bourakuy B : « Nous souhaitons avoir un autre bloc de trois classes et des latrines »
« L’école Bourakuy B a été créée en 2022-2023 suite à une forte demande, due à l’arrivée massive des élèves déplacés internes (EDI) dans la commune de Dédougou. Le PUDTR a réalisé dans cette école un bloc de trois classes. Dès les premiers moments, nous avons occupé ces salles de classe. Mais l’effectif des élèves était considérable. Nous étions donc obligés de scinder les classes afin d’installer certains élèves dans des salles préfabriquées, situées à l’arrière du bâtiment PUDTR. Avant la réalisation de ce bâtiment, les élèves suivaient les cours sous des arbres. Ceux de CP1 par exemple, au nombre de 156, étaient sous les arbres. Le bâtiment réalisé par le PUDTR nous est d’une grande utilité. Mais nous souhaitons un autre bloc de trois classes pour répondre à la norme nationale qui est de six classes. De même que des latrines ».
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Temayè Adeline Bitié, élève en classe de 1ère D au lycée communal de Dédougou : « Des élèves déplacés internes poursuivent leurs études avec nous »
« Les réalisations du PUDTR au sein de notre établissement nous ont rendus très heureux ; cela nous va droit au cœur. L’établissement a reçu, grâce au PUDTR, des élèves déplacés internes (EDI). Les mots nous manquent pour traduire nos remerciements au Projet. Avant la réalisation de ces bâtiments, les conditions étaient assez difficiles. Nous étions trois par table-banc. Actuellement, c’est un table-banc pour deux élèves ; Cela contribue à améliorer grandement nos conditions d’étude. Avec ces bâtiments, nous pourront recevoir encore plus d’élèves déplacés internes, nos frères et sœurs en difficultés. Ils pourront ainsi poursuivre leurs études avec nous. Dans notre classe, il y a environ 32 élèves déplacés internes ».
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Ousmane Ouédraogo, proviseur du lycée communal de Dédougou : « Les salles de classes sont confortables, bien aérées »
« Nous avons pu recevoir plusieurs élèves déplacés internes grâce aux salles de classe dont nous avons bénéficié du PUDTR. Notre établissement, créé en 2013, compte 23 classes aujourd’hui. Les élèves du CEG de Soukuy, un établissement déplacé, ont pu être accueillis, à la rentrée 2022-2023, au lycée communal grâce aux réalisations du PUDTR. Nous apprécions vraiment ce geste. Les salles sont confortables, bien aérées. Seul bémol, les installations solaires nous lâchent parfois. Si l’électrification pouvait être améliorée, cela nous rendrait encore plus heureux. »
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Bourahima Gouo, Directeur régional des infrastructures de la Boucle du Mouhoun : « Le PUDTR a réalisé ici 18 km de pistes »
« Dans la commune de Dédougou, 18 km de pistes ont été réalisés dans le cadre du PUDTR. Il y a la piste Tionkuy-Nionkuy d’environ cinq kilomètres et la piste Tionkuy-Magnimasso, longue de 13 kilomètres. Comme caractéristiques techniques, nous avons une plateforme de six mètres dont cinq de largeur roulable et 0,5 mètre d’accotement de part et d’autre avec une couche de roulement de vingt centimètres. Le compactage a été fait à la main, étant donné que c’est un ouvrage à Haute intensité de main d’œuvre (HIMO). Nous avons évité d’utiliser du matériel lourd ou mécanisé. Les pistes répondent aux normes d’une piste rurale pour peu que les usagers respectent la signalisation. Là où le dépassement n’est pas permis, que les uns et les autres soient courtois, tolérants, afin que la circulation soit fluide. »
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Marie Hermann Coulibaly, Coordonnatrice de l’Association African Women Leaders : « Grâce au PUDTR, nous sommes passées d’une production de 4 à 5 cartons de savon par jour à une production quotidienne de 40 à 50 cartons »
« African Women Leaders s’investit dans la promotion des droits de l’Homme, l’autonomisation des femmes et des jeunes filles. Dans la dynamique de cette autonomisation, nous travaillons, depuis 2022, avec des personnes déplacées internes, notamment des femmes, pour leur insertion socioprofessionnelle. Grâce au PUDTR, nous avons bénéficié d’une unité de transformation. Et cela a révolutionné nos pratiques.
Avant d’acquérir cette unité, nous travaillions de façon artisanale, avec un personnel réduit. Mais grâce au projet, nous travaillons actuellement avec une trentaine de femmes, rémunérées de façon mensuelle. Nous avons quatre unités : l’unité de production de savon, l’unité de transformation de jus naturels, celle de transformation de produits locaux et de conditionnement et l’unité de transformation de pâte d’arachide.
Avant, nous produisions entre quatre et cinq cartons de savons par jour. Mais avec la boudineuse que nous avons reçu du Projet, nous produisons désormais entre quarante et cinquante cartons de façon quotidienne. Le changement est énorme et nous en sommes très fiers.
En plus de cela, nous avons reçu un fond de roulement du PUDTR d’un montant de 1 900 000 FCFA. En effet, pour faire fonctionner la boudineuse, il faut une barrique de matières grasses. Cette barrique coûte entre 200 mille et 250 mille francs CFA. Pour une « association lambda », ce n’est pas évident. Le PUDTR nous a permis de l’acquérir. Si nous pouvons encore obtenir l’appui du PUDTR pour acquérir notre propre site, cela nous serait d’une grande utilité. Nous pourrons ainsi minimiser les coûts de loyer ».
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Qu’est-ce que le PUDTR ?
Le Projet d’urgence de développement territorial et de résilience (PUDTR) est né de la détermination de l’Etat burkinabè, avec l’appui de la Banque mondiale, à apporter des réponses efficaces et efficientes aux besoins des populations des zones fragiles. En effet, depuis 2015, les conditions de vie des populations de certaines zones se sont détériorées du fait des actes d’extrémisme violent à caractère terroriste. Certaines personnes ont tout perdu, sont devenues vulnérables et souhaitent retrouver leur dignité. D’autres se retrouvent dans une situation très précaire. Des jeunes devenus vulnérables car orphelins déplacés, sont à la recherche d’une activité économique. Des veuves souhaitent également avoir une activité génératrice de revenus…
Le PUDTR est né de cette problématique. Avec, pour objectif, d’améliorer l’accès inclusif des communautés, y compris des PDI des zones ciblées, aux services sociaux essentiels et aux infrastructures. Le projet intervient dans la région de la Boucle du Mouhoun (Tougan, Nouna, Bomborokuy, Solenzo, Kouka, Sanaba, Yaba, Lankoué, Bourasso, Dokuy, Boromo, Dédougou, Fara, Poura, Siby et Toma), la région de l’Est (Fada N’Gourma, Bilanga, Bogandé, Coalla, Manni, Diabo, Diapangou, Tibga et Yamba), la région du Centre-Est (Koupéla, Pouytenga, Yargo, Bagré) et celle du Sud-Ouest (Koudougou et Réo).
Christine SAWADOGO