Après l’entrée en vigueur des nouvelles taxes sur certains produits et services, des Burkinabè se montrent compréhensifs. Ces mesures sont bien accueillies par certains, mais pour d’autres, cette taxe est de trop dans la mesure où il existe déjà des fonds de soutien à l’effort de guerre. 24heures.bf a donné la parole à des citoyens.
Les Burkinabè ont entamé cette journée avec l’entrée en vigueur des nouvelles taxes sur certains produits et services. De bouche à oreille ou par un message des opérateurs de téléphonie mobile, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Pour le Fonds de soutien patriotique, l’État va « prélever des taxes sur les services de téléphonie, sur le réabonnement au niveau des télévisions privées et sur la cession des terrains hors lotissement », comme le stipule la loi N° 009-2023/ALT du 24/06/23.
« C’est un acte patriotique, c’est pas mal. C’est pour la stabilité du pays. C’est pour mener une bataille pour que les Burkinabè puissent se sentir en sécurité chez eux et que chacun puisse repartir dans sa localité d’origine », déclare Pascal Kobiané. Pour lui, l’augmentation des taxes au niveau des opérateurs de téléphonie est « bienvenue ». « Plus les abonnés utilisent les services, plus le Fonds gagnent en ressources ». Le gouvernement aurait pu passer, dit-il, par d’autres méthodes comme collecter les taxes à domicile; mais il a opté pour cette stratégie.
« Ne voyons pas les choses en mal; c’est pour la partie. Si le sang de tes ancêtres coule dans tes veines, tu devrais donner plus parce que c’est pour une bonne cause », scande-t-il en invitant ses compatriotes à y adhérer.
Situation sécuritaire oblige !
Arlette Bazémo abonde dans le même sens que Pascal Kobiané. Il s’agit « d’un mal pour un bien car la situation sécuritaire du pays l’oblige ». » Ce n’est pas mal. C’est pour soutenir l’effort de guerre et nos Forces de défense et de sécurité qui se battent pour la restauration du pays », affirme-t-elle. La jeune dame accueille à bras ouverts les nouvelles taxes même si le contexte économique du Burkina Faso est difficile. Cependant, Arlette Bazemo dit craindre de nouvelles augmentations de prix ou de nouvelles taxes à l’avenir. « Il faudra que l’Etat se revoit pour que les prix ne continuent pas de grimper », avance-t-elle.
Nelly, étudiante, pense que cette contribution à travers les taxes permettra la réinsertion des personnes déplacées internes qui se retrouvent sans leurs biens Depuis le début des attaques terroristes, près de deux millions de personnes ont fui leur localité, à la recherche de sécurité, selon des chiffres officiels du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation.
C’est exagéré !
Faouzia Kaboré, elle, est perplexe face à une nouvelle augmentation des taxes. Cette situation est « un peu osée », dit-elle. Avant de rappeller que « la population proteste déjà contre les coûts élevés des services de ces opérateurs ».
Dans cette dynamique de contestations, ces sociétés sont amenées à augmenter de 5% la taxe sur chaque opération réalisée. « Si on ajoute des taxes pour le Fonds de soutien patriotique pendant qu’on lutte pour des réductions, c’est exagéré », confie-t-elle. A l’en croire, les différents fonds de soutien créés peuvent soutenir la lutte contre le terrorisme.
En rappel, selon les nouvelles taxes, les abonnés des services de téléphonie devront verser une taxe de 5% par opération. Pour les abonnements aux chaînes de télévisions privées, les clients devront payer une taxe de 10% sur le prix d’abonnement.