L’officier militaire, médecin et homme politique burkinabè, Arsène Bongnessan Yé, est décédé le 30 janvier, à Casablanca, au Maroc. La dépouille est arrivée hier à Ouagadougou. L’Assemblée législative de Transition (ALT) a annoncé, le 2 février, un hommage à l’illustre disparu lundi prochain.
Un décret signé en 2019 institue l’organisation d’un cérémonial d’hommage national, des honneurs funèbres militaires, un deuil national et des obsèques nationales à l’endroit de certaines personnalités.
L’article 1 de ce décret stipule que « le cérémonial d’hommage national est une démonstration extérieure par laquelle la Nation rend un hommage spécial aux personnes décédées qui en ont droit».
Il s’agit, entre autres, du Président du Faso, du Premier ministre, du Président de l’Assemblée nationale, des chefs militaires exerçant un grand commandement.
En application de cette disposition, un hommage à l’ancien président de l’Assemblée nationale, Arsène Bongnessan Yé, est prévu ce 5 février.
Il a occupé de hautes responsabilités politiques et militaires au Burkina Faso. Médecin militaire de formation, il a dirigé en 1987 le Secrétariat général national des Comités révolutionnaires (CNR). Il devient ensuite membre du Comité exécutif du Front populaire en tant que Secrétaire national de 1990 à 1991.
En 1990, il préside la Commission constitutionnelle chargée de rédiger la Constitution adoptée le 2 juin 1991.
Élu pour la première fois député le 24 mai 1992, il devient Président de l’Assemblée des députés du peuple (1992-1997).
Homme politique de premier plan, il préside de 1993 à 1996, le Mouvement de l’Organisation pour la démocratie populaire/Mouvement du travail (ODP/MT) puis, par la suite, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de 1996 à 1999.
Il est élu député à l’Assemblée nationale en 1997, en 2002, en 2007 et en 2020. Il a également été plusieurs fois membre de gouvernement.
Il a notamment occupé le poste de ministre d’Etat à la présidence du Faso (juin 1997 à janvier 1999), ministre d’État à l’Agriculture (janvier 1999 à octobre 1999) et ministre d’État à l’Environnement (octobre 1999 à 2000).
Et ce n’est pas tout. Dr Arsène Bongnessan Yé a également servi son pays en tant que ministre d’Etat chargé des réformes institutionnelles et des relations avec le parlement (avril 2011 à octobre 2014).
“Artisan de l’avènement de la quatrième République au Burkina Faso à travers la commission constitutionnelle dès 1990, il a également été Directeur exécutif du
Centre d’études et de recherches sur les pratiques de la démocratie”, indique un communiqué de l’Assemblée législative de Transition.
Né à Bagassi dans la Boucle du Mouhoun le 10 octobre 1957, Dr Bongnessan Arsène Yé, Colonel-major à la retraite, est décédé le 30 janvier dernier. Son inhumation est prévue le 6 février à Bagassi.
Lucien Kambou
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