Dans une note datée du 2 novembre 2023, le ministère burkinabè des Affaires étrangères informe les Missions diplomatiques et postes consulaires, les organisations internationales et interafricaines accréditées, de sa décision de « scanner, voire d’ouvrir tout colis arrivant de l’extérieur quelle que soit la porte d’entrée du pays ». Objectif : « déjouer la perfidie en cours »
« Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et pour la reconquête de l’entièreté de son territoire, le Burkina Faso se réserve désormais le droit de scanner, voire d’ouvrir tout colis arrivant de l’extérieur, quelle que soit la porte d’entrée du pays », indique le communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’Extérieur.
Cette démarche de ratissage dans le contexte particulier que traverse le pays permettra, selon la diplomatie burkinabè, « d’apporter une réponse adéquate à la lutte contre le terrorisme et de déjouer la perfidie en cours ».
Le ministère exprime sa reconnaissance à l’endroit de ses destinataires pour leur « aimable coopération » et saisit cette occasion pour « leur renouveler les assurances de sa considération distinguée ».
Cette décision de Ouagadougou de faire passer au peigne fin les colis en provenance de l’étranger est la première du genre depuis le début de la crise sécuritaire en 2015.
Selon un dernier rapport sur le conflit et la situation humanitaire au Burkina Faso, présenté par l’ONG Amnesty International le 2 novembre dernier, l’autorité du gouvernement burkinabè est cantonnée à 40-60 % du territoire national en raison de l’expansion du conflit.
Selon le rapport, entre janvier 2017 et juin 2023, au moins 16 385 personnes, dont au moins 6 201 civils burkinabè, ont été tuées au cours du conflit.
La guerre a aussi forcé plus de 2 millions de personnes à fuir leurs localités et contraint la fermeture de plus 6 000 structures éducatives selon les sources gouvernementales.
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