La Direction générale des Impôts (DGI) tient, les 16 et 17 novembre, sa conférence annuelle. La cérémonie d’ouverture a eu lieu ce matin, à Ouagadougou, en présence de plusieurs autorités du pays. La DGI a présenté son plan stratégique pour les quatre prochaines années.
« Plan stratégique 2023-2027 de la DGI : un changement de paradigme pour une mobilisation optimale des ressources souveraines ». C’est le thème de cette 12e conférence annuelle.
Le plan stratégique présenté ce jeudi par la Direction générale des Impôts comporte 3 axes.
Le premier porte sur l’accélération de la transformation numérique. Pour le Directeur général des Impôts, Daouda Kirakoya, l’objectif de cette transformation est de gagner en temps, en faisant en sorte que le citoyen n’ait plus besoin de se déplacer physiquement pour payer ses impôts.
“Nous devons accélérer la digitalisation. Nous devons aussi rendre transparentes toutes nos procédures”, a-t-il affirmé.
Il cite, à titre d’exemple, le domaine foncier où, selon lui, la non numérisation entraîne des différends. “Vous pouvez acheter un terrain avec un document et une autre personne achètera le même terrain avec d’autres documents. Aller dans la transformation digitale, c’est rendre tout cela transparent”, soutient-il.
Cet axe prend également en compte la facilitation du paiement des impôts, la délivrance et la sécurisation des services.
Pour le patron de la DGI, les procédures utilisées doivent permettre de rendre transparent le paiement des impôts.
Le 2e axe s’intitule “Construction d’une administration de service qui promeut le civisme fiscal et la sécurité foncière”.
Selon les responsables de la Direction générale des Impôts, “l’administration fiscale ne doit pas être perçue comme celle coloniale où on fait la répression avec des procédures que la population ne comprend pas, où vous demandez un service et on fait comme si vous étiez venu pour négocier alors que les agents publics ont été recrutés pour servir”.
Le 3e axe, lui, porte sur l’amélioration des performances de la DGI par un management moderne des capacités institutionnelles et opérationnelles.
Selon la Direction générale des Impôts, la réalisation de ce projet passe par l’acquisition d’infrastructures adéquates. Les infrastructures doivent, selon la DGI, permettre la fluidité des services.
Besoins
Selon le Directeur général des Impôts, le personnel des Impôts a besoin d’un renforcement de capacités. De personnel notamment dans le domaine de l’analyse des grandes données. Il faut des sociologues, des psychologues, des data-scientistes, des informaticiens. En d’autres termes, d’un personnel au profil varié et diversifié.
“La question de la chaîne foncière par exemple ne bouge pas parce que nous n’avons pas assez de techniciens. Nous avons à peine une quarantaine de techniciens qui doit être dans 360 communes et parmi ces gens, il n’y a que quatre inspecteurs du cadastre “, a déploré Daouda Kirakoya.
Ce projet, selon ses initiateurs, prend aussi en compte la déconcentration des services des Impôts avec pour but d’être plus proche des clients tout en construisant des locaux adéquats.
Retombées
Selon le Directeur général des Impôts, ce plan stratégique devrait permettre de mobiliser 9 022 milliards de FCFA dont 8 568 milliards pour le budget de l’État, 256 milliards FCFA pour les collectivités territoriales et 198 milliards FCFA pour les autres budgets en dehors du Fond de soutien patriotique.
Ce plan permettra de soutenir et rendre viable la des finances publiques mais aussi une célérité dans la délivrance des licences d’affaires, une meilleure justice fiscale et sociale.
Ce projet prend aussi en compte, selon ses initiateurs, la nécessité de s’adapter aux évolutions numériques du moment, “condition nécessaire pour une administration efficace”.
Pour le Directeur général des Impôts, sa structure n’aura besoin que de 0,7% du budget total pour financer l’effort de mobilisation, soit environ 68 milliards de FCFA.
“Nous sommes convaincus que le plan stratégique 2023-2027 constitue l’idéal ultime pour atteindre les ambitions du gouvernement en matière de développement économique et social, à travers le financement par les ressources endogènes”, a-t-il déclaré.
Et pour convaincre le gouvernement, la DGI a sollicité les services de 2 experts qui sont intervenus au cours de la cérémonie via Internet. Ils ont notamment abordé la question des enjeux de la transformation digitale dans le contexte de la Direction générale des Impôts.
Au titre des avantages que tirera la DGI de la digitalisation, les experts citent la lutte contre la fraude fiscale, les prévisions réalistes , la facilitation des processus et l’interconnectivité des systèmes de la DGI avec des systèmes d’autres structures comme l’Office national d’identification (ONI), la Direction générale des Transports terrestres et maritimes (DGTTM), et la Douane.
Selon le DG des Impôts, l’objectif de la rencontre qui a réuni plus d’une centaine de participants venus des 45 provinces du pays, est de partager la vision de la DGI pour les quatre prochaines années.
“Nous devons nous accorder sur les modes opératoires”, a-t-il indiqué.
Soutien du gouvernement
Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Prospective, Aboubakar Nacanabo, qui a pris part à la cérémonie, a rassuré la DGI de l’accompagnement des autorités de la Transition concernant le financement de ce plan stratégique.
Selon lui, ce plan stratégique tire son fondement des référentiels nationaux, en particulier le Plan d’action pour la stabilisation et le développement (PASD), et prône, dit-il, un changement de paradigme afin de permettre à la DGI de consolider ses acquis et de devenir, d’ici à l’horizon 2027, une administration fiscale de services, moderne, performante et résiliente.
“Je note avec satisfaction les chantiers que vous entendez ouvrir à cet effet, notamment le parachèvement de la transformation digitale de la DGI en vue d’offrir des services modernes, innovants, de qualité et plus accessibles aux usagers tout en améliorant les relations avec les contribuables qui, dans une approche novatrice, ont désormais un statut de « clients », avec toutes les exigences que cela implique”, déclare-il
Le ministre Nacanabo invite la DGI à accélérer le chantier de la modernisation de la chaîne foncière afin de renforcer la gouvernance foncière et la sécurisation des transactions y relatives.
“Je voudrais vous rassurer de mon indéfectible soutien dans la mise en œuvre des actions fortes que vous avez identifiées” a-t-il conclu.