La famille de l’opérateur économique Sansan Anselme Kambou et plusieurs autres personnalités ont adressé, ce 19 décembre, une lettre ouverte au président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré. Ils expriment leur préoccupation quant à son “enlèvement par des agents de l’Agence nationale de renseignement (ANR)”. Ils invitent le président de la transition à faire appliquer la décision du tribunal administratif de Ouagadougou. Le tribunal avait jugé la détention “illégale” et avait enjoint l’Etat du Burkina de mettre “un terme à la détention de monsieur Kambou”.
Lettre ouverte au Président de la Transition du Burkina Faso
Monsieur le Président de la Transition du Burkina Faso,
Le 21 octobre 2022, les Burkinabè par le Conseil Constitutionnel prenait « acte de votre serment ». En substance, vous y affirmiez solennellement que : « Je jure devant le peuple burkinabè et sur mon honneur de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution, la charte de la transition et les lois ».
Monsieur le Président de la Transition du Burkina Faso,
Depuis le 20 septembre 2023, un concitoyen Burkinabè, un compatriote africain, en l’occurrence Monsieur KAMBOU Sansan Anselme a été enlevé par des agents de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) (Cf. décision du Tribunal Administratif de Ouagadougou).
Sur ce fait, Madame KAMBOU/TRAORÉ Aminata, épouse de Monsieur KAMBOU, a saisi le Tribunal Administratif de Ouagadougou de l’affaire.
Le Tribunal a, dans une décision rendue le 06 novembre 2023 affirmé que « l’enlèvement de Monsieur KAMBOU Sansan Anselme par des Agents de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) est manifestement illégal et constitutif d’une grave atteinte à sa liberté d’aller et de venir ».
Subséquemment, le Tribunal a entre autres enjoint « l’État-BF [dont vous êtes le Chef] à travers l’ANR de mettre immédiatement un terme à la détention de Monsieur KAMBOU Sansan Anselme et lui permettre de regagner son domicile ».
Monsieur le Président de la Transition du Burkina Faso,
Force est de constater que plus de trois semaines après la décision de la Justice concernant Monsieur KAMBOU, à notre connaissance, celui-ci n’a toujours pas pu regagner son domicile, comme ordonné.
Épris de Justice, promoteurs de valeurs profondément africaines d’équité, de solidarité, de justice, d’égalité, de rectitude, nous sommes soucieux de l’attitude réservée à la Justice du Burkina Faso dans des situations comme celle-ci.
Monsieur le Président de la Transition du Burkina Faso,
Considérant le SERMENT que vous avez prêté ;
Déterminés par l’intérêt supérieur de la nation ;
Nous répondons au DEVOIR PATRIOTIQUE de vous interpeler sur la nécessité:
- D’éviter d’être ou de paraître complice ou auteur d’attitudes et de comportements constitutifs de PARJURE ;
- De permettre au mieux à la Justice de disposer des moyens essentiels pour rendre la justice au Peuple ;
- De garantir la Justice, y compris l’exécution effective de ses décisions;
- D’user des pouvoirs qui sont les vôtres, en votre qualité de chef suprême de l’Administration burkinabè et en vertu de votre SERMENT pour mettre fin à la détention « manifestement illégal» de monsieur KAMBOU Sansan Anselme afin de lui permettre de regagner son domicile dans le respect de la décision de Justice.
Fait à Ouagadougou, le 19 décembre 2023
Ont signé :
- Dr Nongainéba Benjamin ZOUMBA, Spécialiste de Stratégie et d’Entrepreneuriat, Université Thomas SANKARA, Burkina Faso ;
- Pr Yoporeka SOMET, Egyptologue, philosophe, Université Dedan Kemathi, Kenya ;
- Ollo Mathias KAMBOU, Démographe, Université Joseph KI-ZERBO, Burkina Faso ;
- Ousmane MAÏGA, Juriste, Université de Lorraine, France ;
- Dr Didier OUEDRAOGO, Philosophe, Université Paris-Sud-Saclay, France ;
- Dr Kwesi Debrsèoyir Christophe DABIRE, Philosophe, Université de Nancy, France ;
- Yem BABALEY, Juriste, Lomé / Fernet-Voltaire, Togo ;
- Kalifara SERE, Expert en Développement local, Burkina Faso ;
- Dr Lionel ZEVOUNOU, Juriste, Université de Nanterre, France ;
- Ardiouma SIRIMA, Conseiller Principal d’Education, France ;
- Dr Christine PARÉ, Conseillère Principale, Canada.
Même si c’est n’importe qui qui a fait la lettre. Selui qui fait la propagande des terrorisme ils doivent aller au front