L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC) a restitué son rapport annuel d’activités 2022. Elle évoque, au titre de la Primature, des irrégularités financières estimées à plus de 2 milliards FCFA. Ces irrégularités sont imputables à des agents publics. L’audit couvre les exercices budgétaires 2020 et 2021.
Les domaines audités sont la commande publique, le carburant et les lubrifiants, les rétributions et réduction du train de vie de l’Etat, les comptes de dépôt et la gestion de la régie d’avances.
D’abord la commande publique. L’ASCE-LC dit avoir constaté des fractionnements de marchés, l’insertion de critères discriminatoires, l’enregistrement gratuit de marchés par demande de cotation non formelle, etc. 17 millions FCFA d’irrégularités financières à ce niveau.
Des pertes financières également dans la gestion du carburant et des lubrifiants. Il s’agit d’une perte de “28 354 009 FCFA”.
Irrégularités aussi au niveau des rétributions suite à certaines activités. “Il s’agit notamment de rétributions indûment payées, de la prise en charge de frais de restauration cumulativement aux pauses-déjeuner servies aux membres, du chevauchement de dates et de rétributions allouées à des personnes non prévues par l’arrêté mettant en place ces groupes de travail”, note le rapport.
Ces pratiques ont occasionné des pertes de 5 812 940 FCFA et sont imputables à cinq agents publics.
Le Premier ministère a également violé, selon l’ASCE-LC, des textes relatifs à la réduction du train de vie de l’Etat. “Cette pratique a occasionné un gaspillage de ressources financières évaluées à cent seize millions trois cent six mille trois cent dix (116 306 310) FCFA”
Des avantages irréguliers ont aussi été octroyés à des agents publics. Il s’agit de frais de carburant et de communication. Ces frais s’élèvent à 18 800 000 FCFA selon le rapport de l’ASCE-LC.
Au niveau des comptes de dépôt, la gestion du compte “fonds spéciaux” du Premier ministre pose problème. “Il a été constaté que des approvisionnements sont effectués au-delà des crédits budgétaires inscrits par le budget de l’Etat. Le montant total de ces irrégularités est de 1 877 517 700 FCFA”, rapporte l’ASCE-LC.
Des incidences financières de quatre millions FCFA également côté régie d’avances. Elles résultent “de doublons dans la prise en charge des frais d’hébergement, de l’absence d’enregistrement de marchés, de l’absence de retenues à la source, de rétributions irrégulières”. Mais aussi “de paiements d’ordres de mission sans lien avec le service et de dotation en crédits de communication à des agents ne figurant pas sur la liste des bénéficiaires”.