Le Programme alimentaire mondial (PAM) alerte, dans un communiqué daté du 5 juillet, sur une « pénurie de fonds » concernant la mise en œuvre de son opération d’urgence d’assistance alimentaire et nutritionnelle à grande échelle au Sahel. Cette opération nécessite un financement de 794 millions de dollars, soit plus de 480 milliards de francs CFA.
L’opération vise à prendre en charge 11,6 millions de personnes vulnérables dans huit pays ouest-africains durant la période de soudure de juin à septembre 2023. Il s’agit du Burkina Faso, du Cameroun, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du nord-est du Nigéria, de la République centrafricaine et du Tchad.
La Directrice régionale par intérim pour l’Afrique de l’Ouest, Margot Van Der Velden, déplore une « situation tragique » car cette pénurie va priver des millions de personnes d’aide humanitaire. « La situation est tragique. Pendant la période de soudure de cette année, des millions de familles n’auront pas suffisamment de réserves alimentaires pour les soutenir jusqu’aux prochaines récoltes en septembre, et beaucoup recevront une aide limitée, voire aucune, pour les aider pendant les mois difficiles à venir », déclare-t-elle.
A cause du manque de financement, le Programme alimentaire mondial se trouve dans l’incapacité de prendre en charge ces personnes. Seulement 6,2 millions, les plus vulnérables, seront prises en charge dans ces huit pays: « les réfugiés, les enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition, les femmes enceintes, les femmes et les jeunes filles allaitantes ». « Nous devons agir immédiatement pour éviter une plongée massive dans une faim catastrophique », affirme Margot Van Der Velden, face à la nécessité de trouver des alternatives à cette situation.
Selon le communiqué, les conflits sont la cause majeure de la famine en Afrique de l’Ouest. L’analyse réalisée en mars 2023 par le Cadre Harmonisé du PAM indique que 47,2 millions de personnes seront touchées par l’insécurité alimentaire pendant la période de soudure de juin à août. « Parmi elles, 45 000 personnes au Burkina Faso et au Mali font face à une faim catastrophique ». Aussi, 16,5 millions d’enfants de moins de 5 ans risquent de souffrir de malnutrition aiguë cette année, soit une augmentation de 83 % par rapport à la moyenne de la période 2015-2022.
Par ailleurs, en 2023, les indemnisations d’assurance contre les risques climatiques de l’African Risk Capacity (ARC), une organisation spécialisée dans la gestion des risques en Afrique, ont permis au PAM de fournir des transferts d’argent à 490 000 personnes au Burkina Faso, en Gambie et au Mali, touchées par la sécheresse en 2022. Le montant total de l’aide est de 15,4 millions de dollars (9 213 425 760 de francs CFA). Au Burkina Faso, grâce au pont aérien, le PAM a permis de ravitailler 121 000 personnes entre janvier et mars 2023 dans quatre régions du pays.