A l’occasion de la Journée de l’enfant africain, des enfants du Sahel ont lancé un appel à l’aide aux autorités burkinabè, dans ce contexte particulier marqué par l’insécurité. « Ce que nous voulons faire entendre, c’est le message suivant : Veillez à ce que les enfants que nous sommes restent en dehors des conflits », ont-ils écrit.
« Nous vivons dans la peur au quotidien et le moindre bruit nous effraie, même l’explosion d’un ballon, car nous entendons fréquemment les bruits des armes et les explosions », écrivent-ils. La région du Sahel est l’une des plus affectées par le terrorisme. Au 31 mars 2023, le Burkina comptait près de deux millions de personnes déplacées internes.
Selon le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR), plus de la moitié, soit 58,50%, sont des enfants. De même, près d’un million d’enfants ont abandonné l’école. « Beaucoup de nos camarades qui ont dû se déplacer peinent à trouver une alimentation suffisante. Beaucoup d’enfants sont sans abris à cause de l’insécurité et ils sont exposés à plusieurs dangers de la rue et aux maladies. Maladies que nous rencontrons des difficultés à soigner car les revenus de nos parents ont été réduits par la crise et les déplacements », déplorent-ils.
« La vie est devenue plus chère »
« Manger à sa faim et boire à sa soif ne devrait pas être un luxe. C’est un minimum et nous aimerions que tous les enfants aient ce minimum », affirment-ils. La dégradation de la situation sécuritaire a rendu inaccessible la localité de Djibo et bien d’autres de la région du Sahel. Ce blocus a entraîné une difficulté de ravitaillement, exposant les populations à une situation de crise alimentaire. « Ici à Dori, la vie est devenue plus chère. Les prix ont doublé, sinon même triplé. Nos parents peinent à trouver de l’emploi; ce qui entraîne une conséquence directe sur notre quotidien et oblige certains enfants à quitter l’école. Nous manquons également du minimum, comme l’eau ou l’électricité depuis le début de cette crise », indiquent les enfants dans leur plaidoyer.
Au regard de cette situation particulièrement difficile, ils invitent les autorités à œuvrer pour que les enfants aient accès à l’éducation et se sentent en sécurité. Ils lancent un appel aux organisations non gouvernementales (ONG) comme « Save the children » pour contribuer à protéger les enfants contre les différentes formes de violences. Les enfants de Dori invitent également les bonnes volontés à offrir des opportunités d’emplois aux parents affectés par l’insécurité afin qu’ils puissent prendre soin de leurs enfants. Ils soulignent par ailleurs la nécessité pour eux d’être solidaires des autres enfants.
« Nous, enfants du Sahel, avons juste un souhait : que la paix revienne, que les personnes déplacées retournent dans leurs villages d’origine et que tous les enfants soient heureux, épanouis et aient les mêmes chances que tous les autres enfants du monde », ont-ils conclu.
En rappel, la Journée de l’Enfant africain a été instituée en souvenir du 16 juin 1976 où des milliers d’étudiants sud-africains ont manifesté à Soweto, en Afrique du sud, pour exiger une éducation de qualité.