Le 24 mai 2014, le juge constitutionnel, Salifou Nébié, est assassiné sur la route de Saponé, à quelques encablures de Ouagadougou. Neuf ans après, le Syndicat autonome des magistrats burkinabè (SAMAB) invite les autorités politiques à l’inscrire au panthéon des martyrs de la Nation pour le compte de l’année 2014.
« L’assassinat du juge Salifou Nébié coïncidait avec le contexte sociopolitique bouillonnant autour du projet de révision référendaire de l’article 37 de notre constitution en vue de lever le verrou de la limitation du mandat présidentiel pour faciliter la recevabilité d’une nième candidature du Président Blaise Compaoré », rappelle le SAMAB.
Le juge Salifou Nébié a toujours exprimé son opposition à « cette aventure suicidaire adoubée par les adeptes du pouvoir de l’époque. C’est dans l’intervalle de ces contradictions idéologiques qu’est malheureusement survenu ce crime crapuleux», indique le Secrétaire général du SAMAB, Bruno Zabsonré.
Le syndicat se dit convaincu que la mort du juge constitutionnel Salifou Nébié relève d’un assassinat, vu le mode opératoire et la scène du crime. En effet, selon certaines sources, le corps du juge aurait été retrouvé à 100 mètres de son véhicule alors qu’il rentrait chez lui.
Neuf ans après cette tragédie, le Syndicat autonome des magistrats burkinabè souhaite l’inscription du juge constitutionnel Salifou Nébié au panthéon des martyrs de l’année 2014. Il invite également les autorités judiciaires en charge du dossier à communiquer davantage sur les diligences accomplies en vue d’élucider cet assassinat.
En rappel, Théophile Nana, l’un des juges d’instruction chargé d’élucider les circonstances de la mort de Salifou Nébié, a été retrouvé mort dans des circonstances «douteuses » en 2015. Le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou a alors ouvert une information judiciaire pour rechercher les causes de la mort du juge Théophile Nana.