Le Président de la Transition, le Capitaine Ibrahim Traoré, a présidé, ce 21 décembre, la rencontre statutaire 2023 du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Au menu des échanges, les difficultés rencontrées par le pouvoir judiciaire et le projet de révision de la Constitution.
L’article 131 de la Constitution burkinabè institue une rencontre statutaire, chaque année en novembre, entre le Président du Faso, garant de l’indépendance du pouvoir judiciaire, et les membres du Conseil supérieur de la magistrature.
Les deux parties abordent des questions liées au renforcement de l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Le Capitaine Traoré n’a pas dérogé à la règle. La rencontre a été cependant décalée “pour des contraintes d’agenda”, indiquent les services de communication de la Présidence du Faso. Elle a finalement eu lieu ce jeudi.
Deux thèmes préalablement traités ont été présentés au Chef de l’État.
L’un porte sur « les indicateurs de performance des juridictions du Burkina Faso en 2022 ».
Le deuxième, lui, est consacré à la répression des infractions économiques et financières et au recouvrement des avoirs illicites.
Le Chef de l’État a échangé, à ce sujet, avec les membres du Conseil supérieur de la magistrature.
Selon le CSM, les échanges ont également porté sur les difficultés infrastructurelles de certaines juridictions et les problèmes budgétaires au niveau de la justice.
« Il s’est agi, dans un premier temps, de voir sur l’année 2022 qui s’est écoulée, quelle a été la production de l’ensemble des juridictions de notre pays. C’est un travail d’évaluation pour voir les motifs de satisfaction, les insuffisances, les défis qui se présentent », indique le président du CSM, Mazobé Jean Kondé.
Le projet de révision de la Constitution a également été abordé. De même que la sécurité des acteurs judiciaires.
“Sur ces préoccupations, le Chef de l’État a apporté des précisions et des éclaircissements et donné des instructions pour la résolution des difficultés jugées urgentes”, indique un communiqué du CSM qui ne donne cependant pas de détails à ce sujet.
La délinquance financière et économique et le recouvrement des avoirs illicites ont aussi été abordés, indique la Présidence du Faso dans un communiqué publié cet après-midi.
« Nous avons essayé de nourrir la réflexion sur cette problématique. La délinquance financière et économique fait souvent le lit d’autres criminalités, notamment le terrorisme », souligne le président Kondé.
Selon la présidence du Faso, les deux parties ont aussi examiné “le fonctionnement des juridictions de notre pays et les réformes dans le secteur de la justice”.