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Burkina Faso : Le mouvement SENS demande au Chef de l’État de “mettre fin aux enlèvements de citoyens”

Le mouvement Servir et non se servir (SENS) proteste contre les “enlèvements de membres et proches des familles de personnes indexées par les partisans et premiers responsables du régime comme apatrides”. Il demande au Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré, et au Premier ministre, Appolinaire Kyelem de Tambèla, de “mettre fin à de telles pratiques”. 

Le mouvement SENS affirme, avec force détails, que des enlèvements sont menés “sur fond de délit de patronyme” au Burkina. Il cite par exemple l’interpellation le 9 septembre dernier, de Mme Ada Diallo/Koné, épouse de l’ancien député-maire de Dori, Aziz Diallo. Selon le SENS, Mme Diallo a été kidnappée à sa descente de service, au centre-ville de Ouagadougou. “Elle est restée plus d’une semaine entre les mains de ses ravisseurs avant d’être relâchée et déposée chez elle sans autre forme d’explication”. Cette organisation politique mentionne également l’arrestation de certains membres de la famille du Général Djibril Bassolé.

“Depuis le 13 septembre, cinq membres de la famille du Général Djibril Bassolé (deux fils, une fille, une sœur et un ancien collaborateur) sont entre les mains de personnes se réclamant de la gendarmerie nationale”, déclare le SENS. Qui précise que “ces cas d’enlèvements ne sont pas exhaustifs. D’autres cas moins médiatiques mais non moins graves existent également”, dit-il. Le Général Djibril Bassolé et lex-député maire de Dori, Aziz Diallo, sont cités dans une récente affaire de tentative de déstabilisation du régime de transition.

“Tous ces enlèvements se passent, souvent en plein jour, dans un silence assourdissant des autorités politiques nationales et municipales. Malgré les avis de recherches, les cris de détresse des familles et les multiples dénonciations, le gouvernement reste sourd et muet. Il n’a jamais témoigné sa compassion et sa solidarité envers les familles, encore moins entrepris quoi que ce soit pour la libération des personnes enlevées”, déplore le mouvement SENS. Et d’ajouter ceci : “Le désarroi des familles et toute la chaîne de solidarité n’ont pas suffi pour déclencher la réaction de ceux qui ont la charge de protéger les Burkinabè, tous les Burkinabè sans discrimination”. Le mouvement s’interroge par ailleurs sur ce qu’il a appelé “le silence du gouvernement”.

“Ce silence est-il synonyme d’indifférence ou de complicité avec les ravisseurs ? Est-il au courant de ces projets d’enlèvement ? Connaît-il les auteurs et cherche-t-il, au contraire, à les couvrir ?”, s’interroge le mouvement.

“La Constitution du Burkina Faso, toujours en vigueur et sur laquelle a prêté serment le Président Ibrahim Traoré en octobre 2022 devant le Conseil Constitutionnel, interdit en son article 1, toutes les discriminations, en proclamant que « tous les Burkinabè naissent libres et égaux devant la loi ».

La Constitution interdit aussi, dit-il, en son article 3, la privation de liberté si la personne n’est pas poursuivie pour des faits prévus et punis par la loi. “Nul ne doit être arrêté, gardé ou déporté sans que cela ne soit prévu par la loi. Aucune loi ne stipule que le fait d’être apparenté à une personnalité politique quelconque constitue un délit”, déclare le SENS.

Ce mouvement politique estime également qu’“aucune famille ne devrait être tenue responsable des actions politiques d’un de ses membres”.

Or, “tout laisse croire, dit-il, que les personnes récemment arrêtées l’ont été en raison de leur lien familial avec des personnalités politiques jugées infréquentables par le gouvernement et toutes les officines de propagande du régime du MPSR2”. Et là, le SENS se veut plus critique en affirmant ceci : “Ces pratiques sont inédites dans l’histoire politique du Burkina Faso. Plusieurs régimes se sont succédé depuis l’indépendance du pays en août 1960 mais aucun, à part celui du MPSR2, n’a osé aller aussi loin dans la déchirure du tissu social burkinabè”.

Ainsi, le mouvement SENS “appelle le gouvernement à mettre fin à de telles pratiques”. Car des Burkinabè n’ont pas à être inquiétés, dit-il, pour des propos ou faits, souvent imaginaires, de leurs proches.

“Devant la loi, la responsabilité est individuelle et chaque citoyen est responsable de ses faits et gestes dans notre Faso. Nous exigeons par conséquent la fin des menaces sur les familles des compatriotes indexés par le MPSR2 et ses partisans inconditionnels”.

Il exige également “la libération immédiate et sans condition des enfants et proches du Général Djibril Bassolé et de toutes les personnes séquestrées dans des lieux connus ou inconnus de leurs proches”.

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