La dégradation de la situation sécuritaire a entraîné des conflits au sein des communautés burkinabè. Selon un rapport du Programme alimentaire mondial (PAM), en collaboration avec l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) et l’Institut pour la paix et le développement (IPD), les conflits sont l’un des principaux facteurs de la faim au Sahel. Le rapport est intitulé « Recherche sur la cohésion sociale au Sahel, au Burkina Faso et au Niger ».
Selon ce rapport rendu public le 21 juin, l’insécurité a de graves répercussions sur les moyens d’existence et l’insécurité alimentaire au Sahel. Elle entraîne, entre autres, l’inaccessibilité aux zones de production agricole et pastorale, la perturbation des activités économiques, l’accès limité aux facteurs de production tels que la main-d’œuvre et les intrants agricoles, et la fermeture ou le fonctionnement limité des services de santé, des écoles et des marchés.
Face à ses menaces, le PAM a développé des mécanismes de résilience afin d’œuvrer pour la sécurité alimentaire et la cohésion sociale. Quatre régions sont concernées par le programme: le Sahel, le Centre-Nord, l’Est et le Nord. Plusieurs activités ont été menées. La planification et la gestion des activités ont permis, selon le rapport, de développer une vision commune entre les différentes communautés. A Nessemtenga, Pissiga, Goulgin et Tagalla, dans le Centre-Nord du Burkina, des exercices de planification participatifs et les divers forums de prise de décisions ou de consultation liés aux programmes ont créé des espaces de rencontres. Ces exercices ont « permis de développer une vision commune au sein des communautés et entre elles, ainsi qu’avec les chefs communautaires, les chefs traditionnels, les services gouvernementaux décentralisés », indique le document.
La situation sécuritaire a fragilisé les liens sociaux entre les communautés. Les conflits inter-communautaires se sont accentués au fil du temps. Pour stopper la propagation de cette situation, le PAM œuvre pour une action collective en renforçant la confiance entre les différents groupes ethniques, religieux, socio-économiques, ainsi que les communautés d’accueil et celles déplacées. Cela consisté à rassembler des individus et des groupes d’identités différentes a et permis de réduire les stéréotypes et les suspicions.
Concernant les conflits entre éleveurs et agriculteurs, « les activités de création d’actifs axées sur la restauration des environnements dégradés ont amélioré l’approvisionnement et la gestion des ressources naturelles ». Elles ont permis, selon le rapport, de réduire les conflits entre agriculteurs et éleveurs.
Les populations des zones concernées ont salué l’initiative du PAM. « Les relations entre agriculteurs et éleveurs se sont améliorées car il y a une cohésion sociale entre eux. Les animaux ont un lieu de pâturage et n’abîment plus les champs des agriculteurs. Il y a une meilleure collaboration entre nous », confie un participant burkinabè dont le témoignage figure dans le rapport.
Selon lui, des zones de pâturage très riches ont été aménagées pour les animaux. « Il n’y a donc plus de source de tension », conclut-il.