L’avocat Guy Hervé Kam passera cette nuit en détention. Sa libération qui était prévue ce 9 juillet n’a finalement pas eu lieu. Ses avocats se sont rendus au tribunal militaire pour “les formalités pratiques de sa mise en liberté”. Mais ils n’ont finalement pas eu gain de cause.
La Chambre de contrôle du tribunal militaire de Ouagadougou a ordonné, lundi, la libération de Me Guy Hervé Kam, arrêté depuis janvier dernier, dans le cadre d’une affaire de tentative présumée de déstabilisation du régime de Transition. Suite à cette décision de justice, les avocats du coordinateur du mouvement Servir et non se servir (SENS) se sont rendus au tribunal militaire ce 9 juillet.
Ils sont cependant répartis sans leur client. Mais avec la promesse qu’il soit libéré demain.
Selon Me Ambroise Farama, l’un des Conseils de Me Kam, cette libération devrait être “immédiate” après la décision de la Chambre de contrôle.
“C’est d’ailleurs pourquoi, hier, nous sommes restés jusqu’à une heure tardive. Finalement, le tribunal [militaire] nous a donné rendez-vous aujourd’hui à 15h, question de préparer les conditions pratiques de sa mise en liberté. Nous sommes revenus aujourd’hui à l’heure indiquée. À la suite des échanges, malheureusement, on nous a laissé entendre que les conditions pratiques de sa mise en liberté n’étaient pas encore réunies”, a-t-il expliqué. Précisant n’avoir pas d’information concernant les “conditions pratiques” mentionnées.
Selon cet avocat inscrit au Barreau du Burkina, “en général, lorsqu’une décision de ce genre est rendue, le même jour le détenu est mis en liberté”.
“Nous sommes en matière de privation de liberté et aucun citoyen ne peut être privé de sa liberté que s’il est détenu sur la base d’une décision judiciaire”, a-t-il déclaré.
Me Farama estime, dès lors, que la présence de Me Kam aujourd’hui à la Maison d’arrêt et de Correction de l’armée ne se justifie pas.
“Il se retrouve dans cette prison sans aucune décision de justice qui le prive de sa liberté. Pour nous, c’est une détention arbitraire et illégale”, a-t-il soutenu. Il dit également espérer que la promesse de le libérer soit effective demain.
Ce n’est pas une première. Le tribunal administratif de Ouagadougou a ordonné en mars dernier, la libération de Me Kam. Mais l’État burkinabè ne s’était pas exécuté.
Ses avocats disent espérer que la décision de la Chambre de contrôle du tribunal militaire ne subisse pas le même sort.
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