Sorti de sa “résidence surveillée” ce 29 mai, le Lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana a été à nouveau interpellé moins de 24 heures après. “Ce mercredi 29 mai 2024, aux environs 10 h 20 mn, le Lieutenant-colonel Mohamed Arsalane Emmanuel Zoungrana a été enlevé par des individus armés au niveau de la barrière de sécurité des villas ministérielles sis à Ouaga 2000”, informe la famille à travers un communiqué. Il avait bénéficié d’une liberté provisoire de la Chambre de contrôle du tribunal militaire le 22 mai dernier.
Selon la famille de l’officier, c’est suite à cette décision de justice que notification a été faite au Lieutenant-colonel Zoungrana par le même tribunal de regagner son domicile familial. Il a ainsi quitté, en compagnie de sa famille, la villa où il était en résidence surveillée, ce mercredi aux environs de 10h 20mn. Mais il n’arrivera pas à destination.
Selon sa famille, un véhicule de couleur grise s’est mis au travers du chemin du Lieutenant-colonel Zoungrana. Alors que la famille était sur le point de franchir la dernière barrière de sécurité, pour emprunter l’avenue Sambène Ousmane, dans le quartier Ouaga 2000.
“Aussitôt, un monsieur en tenue civile se présentant comme un agent de la Sûreté de l’Etat, lui a demandé sur un ton menaçant de les suivre sans résistance”, indique la famille.
Les membres de la famille du Lieutenant-colonel Zoungrana qui l’accompagnaient affirment avoir constaté que le véhicule d’où est descendue la personne ayant procédé à l’interpellation de M. Zoungrana était occupée par trois autres personnes.
“En dehors des passagers de ce véhicule, la famille a pu également constater la présence d’autres éléments postés aux alentours”, ajoute la famille. Et de préciser : Après que le Lieutenant-colonel Zoungrana a accepté de les suivre sans résister, un autre véhicule est venu en trombe récupérer les éléments postés aux alentours.
Ce dernier véhicule a immédiatement rejoint le premier ayant embarqué le Lieutenant-colonel Zoungana “pour une destination jusqu’à présent inconnue de sa famille et de son Conseil”.
“Mon époux vient d’être enlevé il y a une minute par des hommes aux alentours de sa résidence après avoir été libéré par la justice”, a alerté mercredi, Aminata Zoungrana/Diarra, épouse du Lieutenant-colonel Zoungrana. Invitant les internautes à “partager” la publication.
“Tout être humain a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne. Que la vérité triomphe. Que Dieu te protège mon Col.”, a-t-elle lancé.
L’affaire dite du Lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana remonte à janvier 2022. Le Chef de corps du 12e régiment d’infanterie commando et commandant du Secteur ouest du Groupement des Forces armées du Nord avait alors été arrêté pour “tentative de coup d’État” contre le régime du Président d’alors, Roch Marc Christian Kaboré.
L’affaire a connu plusieurs rebondissements.
Une liberté provisoire lui avait été accordée le 15 décembre 2022 par la Chambre de contrôle du Tribunal militaire.
Le commandant des “mambas verts” aura à peine eu le temps de respirer, à pleins poumons, l’air de la liberté qu’il est contraint de retourner à la case départ le 27 décembre 2022.
Pour l’instant, l’on ignore les raisons de cette nouvelle interpellation.
