Le drame s’est produit à Kpélé, un village de la commune rurale de Malba, dans la province du Poni. Une mère et deux de ses enfants ont perdu la vie dans des circonstances non encore élucidées. La mère est décédée le 18 septembre 2023 et les enfants, qui avaient été hospitalisés, sont morts le lendemain.
Un autre enfant de la dame est actuellement hospitalisé. Une cinquième personne de la même famille, un étudiant de l’Université de Gaoua, est également en soin.
Parmi les personnes décédées, une adolescente qui a obtenu son Certificat d’étude primaire (CEP) cette année. « Elle a remis au tailleur un tissu pour sa tenue scolaire dans la perspective de la prochaine rentrée. Un vêtement qu’elle ne portera jamais « , témoigne un proche de la victime, en détresse.
Si l’on ignore jusque-là les causes réelles du drame, deux hypothèses circulent dans le village. La première est celle d’une intoxication. Le drame est survenu alors que la famille célébrait les funérailles de l’un des leurs, une personne du troisième âge.
Au cours des funérailles, l’on a tenté de réveiller en vain une dame qui s’était assoupie. Les deux filles de cette dame souffraient également et étaient dans l’incapacité de s’exprimer.
La dame est finalement décédée. Le lendemain, les deux filles ont aussi perdu la vie alors qu’elles étaient hospitalisées à l’hôpital de Gaoua.
Un étudiant de l’Université de Gaoua, de la même famille, est, lui, toujours hospitalisé, « dans un état grave », confie un témoin.
En octobre 2020, neuf personnes d’une autre famille avaient perdu la vie dans le même village, dans des circonstances semblables.
Le parquet de Gaoua avait alors annoncé l’ouverture d’une enquête. Une personne avait été arrêtée, mais, jusqu’à ce jour, le procès n’a eu lieu, explique un ressortissant du village. Les résultats de l’enquête n’ont pas non plus été rendus publics et l’on ignore toujours les vraies causes de ces décès.
En mars 2021, dans la même province, huit personnes d’une même famille (différente des deux précédentes) ont perdu la vie à l’issue d’un repas familial. C’était précisément dans le village de Danhal Kpangara, commune de Gaoua.
La seconde hypothèse sur le décès des trois personnes à Kpélé est mythique mais semble plus plausible aux yeux de la famille des victimes et de plusieurs autres personnes dans le village.
La défunte Yerbour Kambou s’était farouchement opposée à un deuxième mariage de son époux. Et pour cause, la dame que le mari envisageait d’épouser est sa propre cousine.
Yerbour qui dit ne pas supporter de vivre avec sa cousine pour un même homme, n’a cependant pas quitté le domicile conjugal.
Elle a fait une déclaration qui, selon des sources au sein du village de Kpélé, serait à l’origine du drame.
« Le jour où je mourrai, je partirai avec mes enfants « , aurait-elle annoncé. Pour l’heure, l’on ignore les vraies causes de ces décès. La dame « léguée » (la cousine) ainsi que le dernier enfant (environ 4 ans) de la défunte sont souffrants.
Un membre de la famille de la défunte, joint au téléphone par 24heures.bf, confie que des agents de santé se sont rendus dans la famille des disparus pour mieux comprendre la situation sanitaire. Mais aucune information ne leur a été communiquée pour l’instant.
Le Major du dispensaire de Malba, Loukoumane Sawadogo, affirme avoir reçu au total cinq personnes pour des consultations. Parmi elles, les trois personnes décédées.
Lors d’une session du Conseil communal, le 21 septembre, le premier responsable des services de santé de Malba a informé les autorités communales qu’il s’agissait d’une intoxication alimentaire. Et qu’un rapport avait été transmis à sa hiérarchie.
Toutefois, au micro de 24heures.bf, ce dernier préfère ne pas se prononcer sur le sujet, affirmant qu’il préfère attendre le retour de sa hiérarchie.