C’est la ministre en charge de l’Action humanitaire, Nandy Somé/Diallo, qui le dit : le plan 2024 d’assistance humanitaire, au profit des personnes déplacés internes et des personnes non déplacées vulnérables, « touchera 3 548 380 bénéficiaires. Son budget prévisionnel (…) est de 95 171 508 000 FCFA ». Les partenaires du Burkina, agissant dans le domaine de l’humanitaire, entendent également mettre la main à la poche.
Le Burkina et ses partenaires sont réunis, ce 27 février, à Ouagadougou. Ils devront faire le point des actions menées et dessiner le nouveau schéma d’assistance aux personnes vulnérables. L’enjeu est de taille. Au regard surtout de la crise sécuritaire, émaillée d’attaques terroristes, contraignant ainsi de nombreuses personnes à quitter leurs zones d’habitation.
La ministre Nandy Somé commence son allocution par un clin d’œil aux Forces de défense et de sécurité. Aux Volontaires pour la défense de la patrie également. « Grâce aux efforts de ces braves et intrépides combattants, de nombreuses localités jadis occupées par des groupes armés terroristes, sont libérées, permettant le retour progressif des Personnes déplacées internes (PDI) dans leurs localités d’origine, dont le nombre dépasse aujourd’hui 436 541 », a-t-elle affirmé.
Mais cela ne suffit pas. « Tout comme les PDI non retournées, ces personnes qui regagnent leurs villages ont besoin toujours d’un accompagnement pour un relèvement efficace et durable », insiste-t-elle.
Il va donc falloir délier davantage le cordon de la bourse pour faciliter leur réinsertion totale. A ce sujet, 95 171 508 000 FCFA sont prévus pour l’année 2024. Et il n’y a pas que ça. De façon globale, pour la période 2024-2026, l’Etat a prévu 676 250 255 000 FCFA. Selon la ministre, « le nouveau plan » devrait permettre « d’opérer un changement qualitatif durable des conditions de vie des Personnes déplacées internes et des communautés d’accueil ».
Pour y arriver, elle invite l’ensemble des acteurs « à renforcer la synergie d’actions » afin de « relever les nombreux défis qui se présentent à nous ».
Message reçu 5/5 du côté des partenaires. Le Coordonnateur-résident du Système des Nations unies au Burkina, Alain Akpadji, en a d’ailleurs parlé lors de la session. En commençant notamment par faire le point des actions menées : « Les partenaires ont pu apporter au cours de l’année 2023, une assistance humanitaire d’urgence à 2,9 millions de personnes sur 3,1 millions de personnes que nous avions ciblées pour l’année. L’insuffisance de financement a été l’une des principales difficultés rencontrées au cours de l’année 2023 ».
Mais ils entendent redoubler d’effort cette année : « La communauté humanitaire s’engage en 2024 à apporter, dit-il, une assistance humanitaire d’urgence, prioritairement à 3,8 millions de personnes sur 6,3 millions de personnes en besoin. Il s’agit, principalement, des personnes déplacées internes et des populations vulnérables, y compris les communautés hôtes. Le financement requis s’élève à 935 millions de dollars (plus de 465 milliards FCFA ».
Reste à traduire tout cela dans le champ du concret. Selon Nandy Somé/Diallo, la nouvelle stratégie est « assortie d’un Plan d’actions opérationnel ». On attend donc de voir la suite.