L’affaire qui oppose la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) à l’écrivain Adama Siguiré a été retenue pour jugement, ce matin du 29 janvier au TGI Ouaga 1. A l’appel du dossier dans l’après-midi, les avocats du prévenu ont soumis des requêtes au tribunal. Ils ont demandé, entre autres, le report de l’audience. Deux avocats du Mali et du Niger sont aussi constitués, disent-ils, auprès de Adama Siguiré. Ils veulent ensemble peaufiner la défense de leur client.
La CGT-B a attrait Adama Siguiré en justice avec plusieurs citations à comparaître.
Les avocats de la défense ont d’abord demandé la jonction de ces procédures.
“Adama Siguiré s’est exprimé sur un seul événement [ NDLR le meeting du 31 octobre 2023] qui devait se tenir au Burkina Faso. C’est un raisonnement graduel sur une situation précise, de sorte que votre juridiction ne peut pas dissocier ces citations et les juger. Ce sont les mêmes faits. Personne n’a intérêt à voir ces citations jugées différemment”, affirme la défense.
Elle base cet argumentaire sur l’article 321-8 du code de procédure pénale. Selon cette disposition, “lorsque le tribunal correctionnel est saisi de plusieurs procédures visant des faits connexes, il peut en ordonner la jonction soit d’office, soit sur réquisitions du ministère public ou à la requête d’une des parties.”
Les avocats de la défense ont ensuite demandé le renvoi du dossier. Raison invoquée : la constitution auprès du prévenu d’avocats du Mali et du Niger. Ils ont demandé un délai supplémentaire pour mieux s’imprégner du dossier.
Pour la deuxième requête, les avocats de la partie civile n’ont pas trouvé à redire. Pour la première par contre, relative à la jonction des procédures, ils ont opposé un refus catégorique.
“Chaque procédure correspond à une infraction. Il n’y a pas lieu de procéder à une connexion. Monsieur Siguiré a fait plusieurs déclarations. Dans certaines, il dit que la CGT-B fait l’éloge et la promotion de la médiocrité, de la malhonnêteté, de la fainéantise dans l’administration publique. Dans d’autres, il prétend que la CGT-B aurait reçu de l’argent de l’impérialisme pour déstabiliser la transition. Nous estimons que ces deux déclarations sont factuellement différentes”, indique Me Prosper Farama.
A l’issue des débats, le tribunal a ordonné la jonction des quatre procédures. Il a également renvoyé le dossier au 26 février 2024 “à la demande des conseils du prévenu”.
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