L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur, Alkassoum Maïga, a donné, ce 6 juillet, une communication dans le cadre du Salon synergie, sûreté, sécurité, défense (SYSDEF). Son intervention porte, entre autres, sur la promotion du « contenu local » comme levier de développement économique.
Il est inconcevable, dit-il, qu’une société implantée au Burkina Faso fasse appel à des experts étrangers pour des tâches qui peuvent être accomplies par des jeunes entrepreneurs locaux. Il prend exemple sur son expérience dans les Mines. « On ne peut pas avoir une mine au Burkina et tous les experts vont venir du Canada, du Ghana ou de l’Australie. On ne peut pas avoir une mine au Burkina et accepter que lorsque le personnel veut consommer du poulet, que ce soit des poulets congelés qui nous viennent de l’Occident (…). La notion du contenu local va consister à fournir des biens et services et des prestations intellectuelles locales aux entreprises », affirme-t-il.
Afin de prendre en compte ces aspects, le code minier de 2003 a été révisé en 2015. Mais le volet du « local content » ne sera pris en compte qu’en 2021 lorsque des arrêtés inter-ministériels vont obliger les sociétés minières à s’inscrire dans ce sens. Le système a donc été organisé de sorte que les sociétés minières soient pourvoyeuses d’emplois pour les jeunes entrepreneurs locaux.
Mais le problème de compétences se pose malgré les prises de décision pour faciliter l’expertise nationale. Alkassoum Maïga recommande donc aux décideurs politiques de mettre les bouchées doubles pour permettre une bonne application de la politique du « contenu local ». « Si les populations riveraines savent qu’elles sont prioritaires en matière de fournitures de biens et services, vous allez voir qu’elles vont se donner les moyens de créer des entreprises et des coopératives pour sortir de leur situation précaire », a-t-il préconisé.