Plusieurs manifestants ont pris d’assaut la ville de Bogandé, dans la Gnagna (région de l’Est) ce 17 juillet. Ils réclament, entre autres, plus d’actions pour la sécurisation de la province. Mais également les départs du Haut-commissaire et du commandant du 19e Bataillon d’intervention rapide (BIR 19). Au premier, il est reproché son absence dans la localité depuis sa nomination. Les manifestants affirment douter de “la volonté (du second) de sécuriser la population de la Gnagna et ses biens”.
Dans une adresse au gouverneur de la région de l’Est, les manifestants expriment leur désapprobation. “Nous sommes dans la rue pour dénoncer la situation sécuritaire que nous vivons depuis plus de 5 ans”, ont-ils indiqué. Ils égrènent une pile d’incidents sécuritaires observés dans la commune de Bogandé. Attaques les plus récentes : 12 et 15 juillet.
Autres faits : “Le 7 juin 2024, le village de Kossougoudou (commune de Bogandé, sur l’axe Bogandé-Thion) a enregistré l’attaque la plus meurtrière dans cette province. Une soixantaine de civils abattus sans le moindre secours. Dans la même matinée, le poste avancé du BIR 19 a été attaqué, causant la mort de quatre vaillants soldats. Le vendredi 12 juillet 2024, à Gabondi, nous avons perdu plus de dix civils dans une autre attaque”. Des civils ont également été tués à Nagaré. Selon les manifestants, ce village, dernière ligne avant Bogandé, qui abrite le poste des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), situé à moins de 5 km du camp du BIR 19, a été envahi, le 15 juillet, “en plein jour, par une bande terroriste”. L’incident a engendré, disent-ils, “la mort de cinq vaillants VDP et plusieurs civils”. “À cela s’ajoutent des morts de civils, de militaires et de VDP, dues à des explosions de mines…”.
“Nous réclamons sans délai le relèvement immédiat du Commandant du BIR 19 qui a montré son manque de volonté à sécuriser la population de la Gnagna et ses biens”, scandent les manifestants. Tout en regrettant le départ du 11e Groupement des unités mobiles d’intervention (GUMI 9) qui, selon eux, engrangeait d’énormes résultats.
Nouvelle perspective : le recrutement en “nombre suffisant” de VDP. Ainsi que leur formation et leur équipement pour la commune de Bogandé, “dans un bref délai”, insistent les manifestants.
Autre point de revendication : le départ du Haut-commissaire de la province de la Gnagna. Selon eux, depuis sa nomination, il n’a jamais résidé dans cette province. Il ne vient que pour des réunions, disent-ils.
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