A la UneSociété et Culture

Burkina Faso : Quand une pénurie de carburant fait courir les Bobolais…

Pas de carburant dans plusieurs stations-services de la ville de Bobo-Dioulasso ce 13 avril. Les stations qui en disposent peinent à satisfaire leurs clients. La Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY), contactée par 24heures.bf, affirme ne pas être au courant d’une éventuelle pénurie de carburant à Bobo. Et que tout fonctionne bien du côté de la SONABHY.

Ici, au secteur 21 de Bobo-Dioulasso, il y a une affluence vers les stations services. Mais point de carburant. A la première station que nous rencontrons, les pompistes sont assis sur un banc. D’un signe de la main, ils indiquent aux “clients” qu’il n’y a pas d’essence.

A 500 mètres de là, une station a également zéro au compteur. L’un des pompistes est assis sur une moto garée sous un arbre. Il est occupé à manipuler son téléphone. “Je ne sais pas quel est le problème. Il n’y a pas de carburant depuis ce matin”.

Plusieurs stations services sont sans carburant

Aucune goutte de carburant non plus du pont d’Accarville à la Place Tiefo Amoro. Nous voici donc en direction de la Place du paysan. Sur cet axe, une seule station service, située à quelques encablures du Stade Wobi, est ouverte. Mais là aussi, c’est la croix et la bannière pour avoir du carburant. Les conducteurs de motos et de tricycles réclament chacun cette précieuse ressource. 2000 FCFA, 3000 FCFA… Chaque client se sert en fonction de la capacité de son réservoir.

Grosse affluence dans cette station-services

“Mon essence est finie au secteur 21. Et j’ai poussé ma moto jusqu’ici. Toutes les stations que j’ai vues n’avaient pas d’essence”, confie Amidou Ouédraogo, visiblement fatigué. Il décide de continuer son chemin à pied car dans cette station, l’affluence est énorme. Pas sûr qu’il puisse en avoir. “Je suis très fatigué. Heureusement que je suis presque arrivé à destination. Si je m’arrête ici, je ne sais pas à quelle heure je serais servi”, regrette-t-il.

Non loin de là, trois autres station-services. Mais pas d’essence. Nous sommes à Diaradougou, près du grand marché de Bobo-Dioulasso.

Plusieurs autres quartiers de la ville n’en disposent pas. A Kôkô, Sarfalao, Bindougousso, Ouezzin-Ville, même constat.

“J’ai parcouru plus de cinq stations. Mais jusqu’à présent, je n’ai pas encore obtenu de carburant”, raconte un quinquagénaire près d’une station à sec à Accarville. Pour des raisons personnelles, il a souhaité garder sonanonymat. Il dit avoir été informé par son épouse. “Elle m’a dit qu’il y a un problème d’essence dans la ville. Je suis donc sorti pour en chercher car demain, jai des courses à faire”, affirme-t-il.

@24heures.bf

Selon un pompiste que nous avons rencontré à Diaradougou, le problème serait lié à une grève des transporteurs. “Cela n’a pas commencé aujourd’hui. Le problème existe depuis le début du mois d’avril”, ajoute-t-il. La grève a réduit le nombre de transporteurs de carburant. Affectant le ravitaillement de la ville. Il ne s’agit pas, en réalité, selon lui, d’une pénurie de carburant en tant que tel. “Les transporteurs décident souvent de desservir des localités comme Banfora, Dédougou et Orodara au détriment de la ville de Bobo-Dioulasso”, poursuit-il. Avant d’ajouter ceci : “Si votre station n’a pas un bon stock de carburant, difficile, dans ces conditions, de tenir. Vos recettes vont devoir chuter”.

La Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY), contactée par 24heures.bf, affirme avoir appris le problème via les réseaux sociaux. Selon elle, il n’y a manifestement pas de problème au niveau de la SONABHY.

Des heures après, elle a produit un communiqué. Informant que “des rumeurs persistantes faisant état d’une éventuelle pénurie d’essence ont entraîné des attroupements dans certaines stations-service de la ville de Bobo-Dioulasso”. Et elle rassure de la continuité de ses services visant à ravitailler les stations. En collaboration, dit-elle, avec les distributeurs et les transporteurs.

Mais en attendant, le problème est réel à Bobo-Dioulasso. Le liquide précieux se fait rare. Et les Bobo courent dans les stations espérant en obtenir.

Salomon TAPSOBA

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page