La direction générale de Oméga « proteste vivement » contre la décision du gouvernement de suspendre ses programmes jusqu’à nouvel ordre, « au nom de l’intérêt supérieur de la nation ». Pour le média, il s’agit d’une décision « injuste et sans fondement ». Il réfute les arguments avancés et s’offusque contre une énième violation de la liberté de la presse.
« Notre média, soucieux du droit à l’information des Burkinabè, se veut libre, professionnel et ouvert aux différents courants politiques », déclare la direction de la Radio ce 11 août. Pour preuve, elle « a ouvert son antenne au Capitaine Ibrahim Traoré le 1er octobre 2022, alors que son coup d’Etat contre le Lieutenant-colonel Paul Henri Damiba n’était pas consommé ».
Le gouvernement indique, dans son communiqué, que la Radio a diffusé un entretien dans lequel l’invité a tenu des propos injurieux à l’encontre des nouvelles autorités nigériennes. « Radio Oméga ne se reconnaît nullement dans les arguments avancés par le communiqué du gouvernement pour justifier sa suspension », clame la direction générale.
Burkina Faso : le gouvernement suspend la diffusion des programmes de Radio Oméga
Depuis le coup d’Etat au Niger le 26 juillet, la Radio affirme avoir réalisé une série d’entretiens avec des acteurs politiques et de la société civile des deux camps concernés par le conflit politique dans ce pays. Il a ainsi interviewé « un conseiller du Président Mohamed Bazoum et porte-parole du Conseil de la résistance pour la République ».
Violation de la liberté de presse, selon Radio Oméga
« Radio Oméga n’a fait que son travail en toute indépendance et dans le respect de la déontologie qui guide le métier des professionnels des médias. La décision prise par le gouvernement est donc plus que surprenante et injustifiée », affirment les responsables de la radio.
Ils disent n’avoir pas reçu de notification concernant la suspension. Ils ont découvert la décision du gouvernement par voie de presse. « Cette suspension de Radio Oméga sans préavis et sans notification préalable de la structure en charge de la régulation des médias est une violation flagrante des lois en vigueur et une atteinte inacceptable à la liberté d’expression et à la liberté de la presse, si chèrement acquises par nos devanciers », note le communiqué de la Radio. Oméga dit avoir « toujours œuvré pour un environnement médiatique libre et pluriel dans notre pays ». Et elle entend « user de toutes les voies de recours » pour rétablir ses programmes.