La ville de Koudougou, dans la province du Boulkiemdé, devrait bientôt abriter une centrale électrique d’une capacité d’environ 40 mégawatts-crêtes. Le site de cette infrastructure énergétique se trouve à la sortie sud, sur la route Koudougou-Sabou. La Société nationale d’électricité du Burkina Faso (SONABEL), à travers l’Association pour la préservation et la restauration de la nature (APRN), a effectué dans cette zone un reboisement ce 17 août. Au total, 775 plants de différentes espèces ont été mis en terre. Cette activité vise à sécuriser le site de la future centrale électrique et à compenser le couvert végétal qui sera détruit lors des travaux.
Pour cette campagne de reboisement, 775 arbustes ont été plantés sur un site de deux hectares. Il s’agit de 430 neem, 86 cola cortifolia (espèce de colatier appelé fausse cola), 86 peltoforum (flamboyant à fleurs jaunes), 86 delonic (flamboyant simple à fleurs rouges) et 87 saba senegalensis communément appelé lianes ou “wèda” en langue nationale mooré.
Selon la présidente de l’APRN, Chantal Ouattara/Ilboudo, le choix de ces espèces n’est pas fortuit. Elles sont résistantes. Et n’auront besoin que d’une période réduite d’arrosage après la saison pluvieuse pour survivre durant le reste de la saison sèche. “À chaque fois que nous avons effectué un reboisement, nous nous sommes assurés d’abord de l’effectivité du suivi. Nous avons opté de faire des reboisements sécurisés. Nous ne voulons pas faire de reboisements spectacles”, explique-t-elle. Et elle ajoute ceci : “Sur nos différents bosquets, il y a des forages et des châteaux d’eau qui permettent l’arrosage des plants pour qu’ils puissent survivre”.
Et concernant les précédentes plantations effectuées par son association, Chantal Ouattara affirme par exemple que le taux de survie des plants sur le site de Zagtouli (arrondissement 8 de Ouagadougou) est de 72%. Même si l’évaluation n’a pas encore été faite pour le site de Zongo où des plants ont également été mis en terre en mars dernier, elle se dit confiante : “Je vous invite à faire un tour à Zongo, vous serez satisfait. Ça respire la vie là-bas !”
Le conseiller technique du Directeur général de la Sonabel, chargé du suivi de la commande publique, Brahima Ouattara, évoque également le bien-fondé de l’initiative : la Sonabel est engagé, dit-il, à reverdir tous les endroits faisant l’objet de déforestation du fait des activités de cette société d’État.
Après Koudougou, d’autres villes bénéficieront de reboisement de l’APRN, avec le soutien de la SONABEL. Il s’agit notamment de Manga, Bobo-Dioulasso et Ziniaré.
“Partout où il y a une agence commerciale de la Sonabel, nous allons y ériger un bosquet”, affirme la présidente de l’association.
L’APRN a été créé le 14 mai 2021 afin de “prendre en main la composante environnementale dans les activités de la Sonabel”, explique Chantal Ouattara/Ilboudo.
L’activité de production, de transport, de distribution de l’énergie électrique oblige la Sonabel à détruire, par moments, des arbres sur les sites concernés. “L’APRN est là pour rendre à la nature ce qu’on lui aurait pris à travers ces activités. Et donc rendre à la nature encore plus que ce qu’on a pris, si possible”, indique Chantal Ouattara. La Sonabel ambitionne également, à travers cette association, d’être “un acteur majeur de l’offensive écologique en contribuant à l’atténuation des effets du réchauffement climatique”.
En trois années d’existence, l’association dresse un bilan satisfaisant. Selon sa présidente, cinq reboisements ont été organisés. Elle se réjouit particulièrement de celui de la “bande verte de Ouagadougou”, précisément à Zongo, en mars dernier.
“C’est un reboisement dont on est vraiment satisfait parce que sur la bande verte, c’est un modèle intégré. En plus de la plantation d’arbres, il y a un jardin nutritif. Et sur ce site, nous avons près de 2000 personnes qui y travaillent, qui font du jardinage”, déclare-t-elle.
