Malgré le contexte sécuritaire difficile auquel sont confrontées les populations des zones impactées par le terrorisme, , une marche de soutien à la transition a été organisée, le 10 mai, à Djibo, localité située dans la région du Sahel. Le président du Parti pour la renaissance nationale (PAREN) et ancien ministre en charge de la Culture, Abdoul Karim Sango, estime que cette marche est inopportune, la ville de Djibo étant située dans l’épicentre de la lutte contre le terrorisme.
«Manifestations à Djibo, pour quoi?», interroge Abdoul Karim Sango dans une tribune publiée sur son compte Facebook ce 11 mai 2023. « Cette marche qui s’est passée à Djibo obéit à quels objectifs? Elle profite à qui et à quoi? Djibo et le Sahel en général font parties des zones les plus exposées au terrorisme. Les populations y manquent de tout, et sont fortement exposées aux conséquences des attaques terroristes », poursuit-il.
Pour lui, organiser une marche pour soutenir la transition n’est pas opportune au regard de la situation sécuritaire de la ville. En effet, la région du Sahel est l’une des régions du Burkina qui ploient sous la menace terroriste. La recrudescence des attaques a entraîné un blocus dans cette partie du pays. Ce blocus, imposé par les Groupes armés terroristes (GAT), rend difficile l’accès à cette zone. «Les populations y manquent de tout, et sont fortement exposées aux conséquences des attaques terroristes. Ce n’est pas une bonne idée de demander à ces populations de faire des démonstrations de force de soutien en cette période de tous les dangers», explique-t-il.
Sango invite l’administration à interdire les manifestations dans les zones rouges
Dans sa tribune, Abdoul Karim Sango ne voit pas d’un bon œil la permission accordée par l’administration pour la tenue de la marche de soutien. « A mon humble avis, les autorités administratives devraient interdire ce type d’activités dans des zones rouges », préconise l’ex-ministre. Ilne voit aucun problème, dit-il, dans la tenue des manifestations à Ouagadougou ou à Bobo, là où on bénéficie d’une relative sécurité. «Je n’y vois pas à priori de problème si tant est que tout cela est légal et raisonnablement justifié ! », écrit-il.
Pour lui, gouverner, c’est toujours anticiper sur les problèmes qui peuvent résulter des comportements, y compris ceux de nos soutiens. «Gouverner, c’est regarder toujours dans une perspective globale; les juristes diraient que c’est voir l’intérêt général !», conclut l’ancien ministre. .
En rappel, plusieurs citoyens ont manifesté le samedi 6 mai 2023 pour montrer leur « soutien indéfectible » au Capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition. Dans plusieurs villes comme Ouagadougou, Bobo-Dioulasso et Fada N’Gourma, de nombreux habitants ont rejoint la marche.