La plateforme des Associations de défense des droits de l’homme (PADDH) a annoncé de nouvelles mesures pour le boycott des services de téléphonie mobile ce 20 juillet au cours d’une conférence de presse. L’objectif est la réduction significative au niveau des coûts de communication et des coûts de data.
Le premier acte de boycott dénommé « vent du salut » de la plateforme des Associations de défense des droits de l’homme remonte au 18 avril 2023. Ce jour-là , le mot d’ordre était clair: « mettre les téléphones sous mode avion de 11h à 12h ». L’ARCEP a engagé des négociations avec les operateurs de téléphonie mobile afin de satisfaire les attentes des consommateurs. Mais pour l’association, « la décision de l’ARCEP porte essentiellement sur la qualité des services et la gestion des bonus. Il reste en suspens les questions relatives à la réduction des tarifs des services et leur lisibilité ».
Moov Africa, première à subir
N’ayant pas obtenu gain de cause, la PADDH lance l’acte 2. « C’est une campagne qui consiste à déconnecter un réseau durant 5 heures, de 7 à 12 heures. L’idée étant de permettre aux utilisateurs des services de télécommunication de communiquer tranquillement avec les autres réseaux. Nous entamons la présente campagne avec le groupe Moov Africa, le mardi 8 août 2023. Suivront dans l’ordre une semaine après, le boycott du groupe Orange, le 15 août prochain, et le groupe Telecel, le 22 août », explique l’association.
Elle espère, cette fois, obtenir gain de cause. « Notre objectif est qu’ il y ait une réduction au niveau des coûts de communications et des coûts de data. Cela fait plus de 20 ans que ces opérateurs ont commencé à exploiter notre territoire. Les prix n’ont pas baissé . Depuis longtemps, 1 giga coûte 1000 FCFA. De temps en temps, on fait une promotion et c’est fini », explique Joseph Ouédraogo, président de la PADDH. « Nous ne sommes pas des adversaires. C’est parce que les consommateurs existent que ces opérateurs de téléphonie prospèrent. Il doit y avoir partenariat, dialogue pour que les choses avancent », ajoute-t-il
Responsabilités partagées
Pour Adama Bayala, porte-parole de la plate-forme, les responsabilités sont partagées quant à la cherté des coûts de services de téléphonie mobile. « Les consommateurs sont rois en France, au Maroc, mais ce n’est pas le cas au Burkina. Cela s’explique peut-être par notre histoire. Ceux qui ont dirigé ce pays, il apparaît que nombre d’entre eux sont actionnaires dans des sociétés. Il y a également la responsabilité de la population de façon générale. C’est une population qui accepte tout, qui encaisse tout qui aime subir. Il y a aussi la responsabilité des associations des droits de l’homme et de défense des intérêts des consommateurs », estime-t-il.
« Nous ne sommes pas contre l’effort de guerre »
Le gouvernement de la transition a annoncé l’instauration d’une taxe de 5% sur les services de téléphonie mobile le 19 juillet dernier. Pour l’association, cette mesure vient renchérir les coûts déjà « très très cher ». « Quand on parle d’efforts de guerre, tous les Burkinabè sont concernés. Nous ne sommes pas contre l’effort de guerre mais nous disons au gouvernement de faire attention », indique Joseph Ouédraogo.