Les forces vives de la province de la Kossi, région de la Boucle du Mouhoun, ont alerté, au cours d’un point presse, sur la dégradation de la situation sécuritaire dans la province. Elles soulignent la recrudescence des attaques terroristes dans cette localité et demandent des comptes aux autorités du pays.
« L’heure est très grave. La situation sécuritaire de la province va de mal en pis à cause de la pression terroriste subie par les habitants de certains villages. La dégradation sécuritaire est alarmante. Les populations assistent impuissantes à l’installation de ce nouvel ordre de terreur dont les conséquences sociales sont déjà nettement redoutables», scandent les ressortissants. Depuis quelques années, la province de la Kossi est en proie au terrorisme. A en croire les ressortissants, «les tueries, les enlèvements, les exécutions, les viols, les bastonnades, les humiliations, le pillage du bétail, les biens matériels, le prélèvement de la Zakat, les déplacements en masse de personnes, les destructions de biens, le blocus, les contrôles et les menaces sur des personnes innocentes» font l’actualité de cette province.
La majorité de la population a quitté la localité à cause de la récurrence des menaces terroristes. Sommés de déguerpir, plusieurs villages se sont vidés de leurs habitants. Il s’agit notamment des chefs-lieux des communes de Sono et de Bourasso qui sont assiégés par les terroristes qui y règnent sans foi ni loi.
Cohésion sociale et vivre-ensemble menacés
La recrudescence des attaques terroristes a fortement impacté le développement de la province et compromet gravement la cohésion sociale et le vivre ensemble. «De nombreuses personnes ont été empêchées de mener des activités agricoles en saisons sèche et pluvieuse, avec en perspective l’accroissement de l’insécurité alimentaire dans ces zones», s’inquiètent les forces vives.
Elles indiquent également que l’administration publique est inexistante et que des institutions sont fermées dans la localité. «Des ambulances des centres de santé et les véhicules appartenant aux ONG sont retirés sans autre forme de procès. Les installations téléphoniques ont été saccagées et sabotées, des bâtiments administratifs incendiés et dynamités. Des forêts de plusieurs villages sont devenues les sanctuaires de ces terroristes», alertent les ressortissants de cette localité.
Les attaques terroristes ont également entraîné la fermeture d’écoles dans sept communes sur les dix que compte la province, au cours de cette rentrée scolaire 2022-2023. Dans ce contexte d’insécurité, la population «use de son droit légitime de demander des comptes à ceux qui ont en charge de garantir la sécurité à tous les Burkinabè», affirment les conférenciers.