Après les veuves des policiers tombés au front, le ministre délégué chargé de la Sécurité, le Commissaire de police Mahamadou Sana, a rencontré les veuves de gendarmes tombés sur le champ d’honneur, ce 26 juillet à Ouagadougou. Les veuves ont revendiqué leur droit de « pupille de la nation », à travers une application effective de la loi qui régit ce statut.
Une trentaine de veuves participé à cette rencontre. Entre douleur et périple, elles sont restées fortes pour honorer la mémoire de leurs « tendres époux » tombés sur le champ de bataille. Selon Ini Madjoma Palé, représentante du chef d’Etat-major de la gendarmerie nationale, elles sont « à la fois père et mère » de leurs enfants » et œuvrent pour combler le vide laissé par leurs conjoints. Depuis le début des attaques terroristes au Burkina, des militaires sont tombés sur le théâtre des opérations. Ces soldats ont laissé derrière eux leurs femmes et enfants. Obligées de rester fortes pour leurs enfants, ces femmes se retrouvent à la fois à jouer le rôle du père et de la mère pour combler le vide paternel, laissé par le défunt mari.
Dans ce contexte difficile, Laureta Ilboudo, représentante des femmes de gendarmes tombés au front, a demandé l’application effective de la loi n°062-2015/CNT du 06 septembre 2015 portant statut de pupille de la nation. Selon l’article 8 de cette loi, « la pupille de la nation a droit, jusqu’à sa majorité, à la protection et au soutien matériel, financier et moral de l’Etat ». Cette disposition vise à fournir une aide et une assistance aux familles des victimes, particulièrement aux orphelins.
« Vous ne serez jamais veuves ni orphelins dans ce pays » (Mahamadou Sana)
Attentif à la requête des femmes, le ministre délégué chargé de la Sécurité, Mahamadou Sana, a manifesté sa disponibilité à les accompagner dans leur périple. « Je suis venu ce soir pour que désormais, on puisse bannir le mot veuve et orphelin des rangs de la gendarmerie nationale. J’ai entendu dire que vous êtes à la fois père et mère mais je puis vous rassurer que dès ce soir, cette expression sera bannie. Parce que sur ce territoire, tant qu’il y aura toujours un Burkinabè, tant qu’il y aura toujours un FDS, vous ne serez jamais veuves ni orphelins dans ce pays », a déclaré le ministre délégué.
Sensible à la situation de ces femmes, il affirme que cette rencontre est un « acte de disponibilité, de solidarité qui serait un pacte que nous allons tisser ensemble », pour qu’elles ne soient pas mises à l’écart.
La bravoure et le courage des femmes présentes a réconforté le ministre délégué. « Je pensais que j’allais venir dans une salle très attristée mais je me retrouve face à des femmes fortes, battantes et très courageuses », a-t-il indiqué.
Il a réitéré la disponibilité du gouvernement à l’endroit de ces « femmes battantes ». « Je peux vous rassurer que la disparition de nos frères ne sera pas vaine. Toutes les dispositions seront prises pour que toute personne ayant porté atteinte à la vie d’un Burkinabè, le paie tôt ou tard », a t-il conclu.