L’association African Child project tient, du 14 au 16 juin, la 2e édition du Festival international de musique pour l’environnement (FESIME). À cette occasion, un panel a été animé ce vendredi à Ouagadougou. “Changement climatique et menaces terroristes : Rôle et responsabilités des citoyens”. Tel est le thème de cette édition. Mettant en lien deux phénomènes qui font l’actualité au Burkina, le changement climatique et la crise sécuritaire. Ainsi, ce festival, selon ses initiateurs, se veut un cadre de réflexion sur la contribution des citoyens dans la préservation de l’environnement dans un contexte de crise liée au terrorisme. “L’édition 2024 de la FESIME veut insister sur la responsabilité de chacun sur la santé de ce qui nous entoure”, indique Ibrahim Simporé, artiste musicien et promoteur du festival.
Selon Ras Simposh (nom d’artiste), il est important que chaque citoyen s’implique dans la lutte contre le réchauffement climatique et s’engage à une “vie écologique”. Le Burkina a une population composée principalement d’agriculteurs. Cependant, cette activité est, selon l’artiste, basée sur les cultures de subsistance.
“L’agriculture burkinabè subit le changement climatique de plein fouet”. Cette situation est caractérisée par des pluies extrêmes et des vagues de chaleurs extrêmes.
Les populations démunies sont les plus vulnérables au changement climatique. Elle ne sont pas généralement préparées à y faire face. “La nécessité de se nourrir les pousse à chercher des solutions immédiates comme abattre un arbre afin d’allumer du feu pour la cuisine. Ou encore abattre un animal sauvage pour se nourrir ”, a-t-il précisé.
Le FESIME se veut donc une plateforme de sensibilisation des populations à la protection de l’environnement. Il est également, selon Simporé, un tremplin qui va réunir de nombreux acteurs du domaine de l’environnement afin de réfléchir et partager des expériences en vue de trouver des solutions.
“Chaque homme, chaque femme, chaque enfant peut apporter sa contribution à cette sauvegarde. L’art en général reste un facteur fondamental qui touche à la fois la population citadine et rurale en matière de protection de toutes ces valeurs intrinsèques de notre environnement”, a-t-il ajouté.
Faisant le lien entre le changement climatique et la crise liée au terrorisme, il déclare que cette crise ne doit pas éclipser les questions de protection de l’environnement du pays.
“Est-ce que nous allons croiser les bras, regarder notre nation et notre bijou se détruire?”, s’interroge-t-il avant de répondre par la négative. Malgré cette situation difficile, les Burkinabè doivent poser des actes allant dans le sens de la protection de l’environnement.
La crise sécuritaire a engendré des déplacements de populations. Avec pour conséquences, l’augmentation de la densité de la population dans les centres urbains. Une situation qui a des répercussions sur l’environnement.
En outre, Rash Simposh entend, par ses œuvres musicales, contribuer à un éveil des conscience sur la protection de l’environnement.
“Chaque Burkinabè a un rôle très important dans la protection de l’environnement. Et tout passe par la culture. Ainsi, il faut inculquer à chaque Burkinabè ce qu’il faut faire (…) Vous voyez parfois dans la ville de Ouagadougou, des intellectuels qui ouvrent les vitres de leurs voitures pour jeter les sachets plastiques dans les rues. Le Burkinabè doit avoir un comportement responsable”, a-t-il lancé. Précisant que tout commence par la sensibilisation.
Myriam Zongo Dama, géographe et chercheuse à l’Institut de l’Environnement et de Recherches agricoles (INERA), elle, invite les populations à un engagement, en confirmant notamment sur le phénomène.
Les changements climatiques sont, dit-elle, un problème réel au Burkina. Elle cite par exemple les vagues de chaleur dans la région du Centre en mars et avril dernier.
Les initiateurs du festival ont également planté des arbres dans le cadre de la protection de l’environnement.
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