Après l’interrogatoire de Marcel Tankoano, le tribunal fait appel aux témoins dont Zakaria Tagnan, qualifié de « Judas » par le prévenu Tankoano. Il confirme le projet d’incendier le palais du Mogho Naaba et précise que Marcel Tankoano est bel est bien l’initiateur du projet.
« Lors d’une autre rencontre avec Marcel Tankoano, à la Zone d’activités commerciales et administratives (ZAD), il m’a proposé de faire un audio pour appeler à incendier le palais du Mogho Naaba (…) J’ai estimé après que les conséquences seraient graves. Son objectif était de déloger les citoyens qui étaient au rond point des Nations unies et à la Place de la nation, communément appelé « Irissi » », confesse Zakaria Tagnan devant le tribunal. Selon lui, il était question de deux audios. L’un faisait lançait l’appel à incendier le palais du Mogho Naaba et l’autre pour protéger le palais des mains qui veulent l’incendier. « Marcel Tankoano nous a fait comprendre que dès que les audios seront diffusés, des activistes comme Naïm Touré, Aminata Rachow, Alassane Conombo allaient relayer les conséquences », lance Tagnan.
« Le nommé Tagnan est un traître né », charge Marcel Tankoano, indigné des aveux de son camarade. « Tout ce qu’il dit est archi-faux. C’est un escroc ». Il est recadré par le juge qui exige la courtoisie de la part de Tankoano. A écouter les témoignages, il tombe des nues. Pourtant, les propos des témoins Zakaria Tagnan, Moustafa Kontongmdé et Mamadou Zigui concordent. Moustafa et Mamadou ont été contactés par le prévenu pour produire les audios.
Tous pointent du doigt Marcel Tankoano. « On a cette sensation que c’est vous qui tirez les ficelles », lance le procureur au témoin Tagnan. « Je n’ai rien contre lui », clame-t-il avec conviction. « Si j’avais effectué la tâche et que ça échouait, ça allait retomber sur moi. Je serais où aujourd’hui ? », s’interroge-t-il.
Les autres membres savaient-ils qu’il vous a mandaté pour produire l’audio?, interroge le procureur. Et Zakaria Tagnan de répondre : « Tous étaient présents à la rencontre, sauf Conombo. Ça va beaucoup m’étonner qu’ils disent qu’ils ne sont pas au courant des audios ».
L’audience se poursuit au TGI Ouaga 1.
